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LE JOURNAL LE MONDE OU LE COMPLEXE DU MAROC !

Par Omar Hasnaoui Chaoui(*)

Le journal Le Monde a encore frappé. Comme d’habitude, avec ce mélange de certitude et de fantasme : « atmosphère de fin de règne », « paralysie », « inquiétude », et, pour la touche finale, le petit soupçon de rumeur de palais. On croirait presque que chaque mot a été choisi dans un dictionnaire du cliché.

Il faut rendre à César ce qui lui appartient : Le Monde excelle dans l’art de confondre la fiction et le reportage. L’objectivité ? Elle est restée coincée entre deux pages de leurs habitudes parisiennes. Le journal ne décrit pas le Maroc : il raconte le Maroc qu’il imagine, celui où chaque souffle du Roi serait une alerte internationale et chaque pas du prince héritier, un complot d’ombre et de lumière. Et tout cela à quelques milliers de kilomètres de Paris, comme si la distance conférait une autorité supérieure.

Et pour qui roule ce narratif ? Certainement pas pour la vérité. Certainement pas pour les Marocains. Plutôt pour ses vieux complexes, ses obsessions européennes, et, soyons francs, pour le frisson de dramatiser un pays souverain. Les entrées algériennes au journal Le Monde sont connues : dès qu’Alger éternue, le quotidien publie un éditorial, avec des guillemets savamment choisis pour faire croire qu’il s’agit d’une enquête.

Le Monde semble persuadé que toute monarchie qui ne vit pas sous ses projecteurs est au crépuscule. Chaque sourire, chaque déplacement, chaque geste du Roi devient une hypothèse de déclin. Imaginez un journal parisien s’alarmer si le Roi d’Angleterre s’offre une promenade en forêt ou en bord de mer. c’est exactement ce que fait Le Monde avec le Maroc, mais avec la prétention d’une expertise historique. Le vocabulaire du journal est un régal pour les amateurs de fiction  Netflix : « inquiétude », « tensions internes », « affaiblissement ». Tout y passe, sauf les chiffres, les réalisations concrètes, et l’avis des Marocains eux-mêmes. C’est à dire, nous, et l’immense clameur qui jaillit de millions de poitrines quand le Roi est aperçu. En lisant le Monde, on croirait lire un roman à suspense, avec la différence qu’ici, les héros sont réels.

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En Grande-Bretagne, quand un prince est en vacances, on note l’événement, on sourit, on tourne la page. Ici, Le Monde transforme chaque sortie en une tempête médiatique. Le journal semble confondre reportage et feuilleton, professionnalisme et voyeurisme.

Et puis, il y a ce petit côté « je regarde Alger, donc je commente Rabat ». Chaque frémissement diplomatique dans le voisinage devient pour Le Monde une justification de ses éditoriaux alarmistes. Le Maroc, dans sa souveraineté, n’a pas besoin d’un miroir parisien pour se situer. Pendant ce temps, le Maroc avance. Il construit, innove, réforme, modernise , sans l’éclairage dramatique de Le Monde. Mais le journal, fidèle à sa tradition, préfère les murmures aux faits, les insinuations aux chiffres. Une monarchie lucide devient pour lui un « crépuscule annoncé ».

Une diplomatie active devient une « agitation de palais » Et que dire de la comédie orchestrée dans ses colonnes, où chaque selfie, chaque promenade, chaque rencontre avec un chef d’État se transforme en théâtralisation d’un « affaiblissement » imaginaire ? Le journal Le Monde pourrait presque vendre des abonnements avec des pronostics sur l’état de santé du souverain et les intrigues du palais. et inventer un Horoscope du jour : « Le roi pourrait être fatigué, mais le Maroc reste debout. »

Pendant que Le Monde fabrique des scénarios de fin de règne, le Maroc construit des infrastructures, réforme son économie, modernise ses villes et ses institutions, et continue de tenir son rôle diplomatique sur le continent et au-delà. Mais cela ne fait pas de « papier croustillant », alors le journal préfère inventer des crises inexistantes.

Oui, je le dis, je l’affirme, je ne suis pas le seul à le penser , Le journal Le Monde a un complexe du Maroc. Un complexe chronique, entretenu depuis des décennies, comme un vieux parfum qui refuse de disparaître. Mais qu’il se rassure : ce complexe n’est ni contagieux ni perturbant pour nous. Le Maroc, lui, n’attend pas sa bénédiction. Il trace sa route, souverain, fier et indépendant, et continue d’écrire son histoire mieux que n’importe quel éditorial parisien.

Alors oui, Le Monde, nous avons tous connu vos grands journalistes. Nous savons ce que signifie un nom comme André Fontaine. Et à côté de cela, vos papiers actuels ne sont que torchons de salon, en quête de scandale et de sensationnel, incapables de respecter ni votre passé, ni le présent du Maroc.

(*)Omar Hasnaoui Chaoui, PhD
Ancien diplomate

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