Economie

Le groupe chinois Bethel investit au Maroc 75 millions de dollars

Bethel, un équipementier automobile chinois, annonce l’ouverture d’une filiale de production de composants automobiles au Maroc avec un investissement de 75 millions de dollars. L’arrivée de n’est pas une opération isolée, mais bien une illustration concrète du resserrement des liens structurels entre les deux pays. Cette nouvelle renforce la présence industrielle chinoise dans l’écosystème marocain de l’automobile.

L’annonce, faite le 28 juillet depuis Shanghai, marque une nouvelle étape dans l’approfondissement des relations industrielles sino-marocaines. Le groupe chinois Bethel, spécialisé dans les systèmes de sécurité automobile, a confirmé l’établissement d’une filiale à capitaux 100 % chinois au Maroc. Baptisée Wuhu Bethel Morocco Automotive Safety Systems Company, cette nouvelle entité bénéficie d’un investissement initial de 75 millions de dollars, soit près de 731 millions de dirhams marocains.

Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large de déploiement industriel des acteurs asiatiques sur le continent africain, en particulier au Maroc, devenu en moins de deux décennies un hub manufacturier majeur dans le secteur automobile. La nouvelle filiale, entièrement détenue par la maison mère chinoise Bethel Automotive Safety Systems Co. Ltd., sera dédiée à la fabrication et à la commercialisation de composants liés à la sécurité automobile, un segment à forte valeur ajoutée en pleine mutation technologique.

La filiale marocaine a déjà obtenu l’ensemble des autorisations nécessaires : le certificat d’investissement à l’étranger ainsi que l’avis d’enregistrement du projet ont été délivrés par les autorités chinoises, tandis que les démarches auprès de l’administration marocaine ont été menées à terme, signe d’une coordination bilatérale fluide. Ces conditions de sécurité juridique sont d’autant plus déterminantes que la filière automobile mondiale est soumise à de fortes tensions géopolitiques et à une accélération des normes environnementales.

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Les résultats financiers du groupe au premier trimestre 2025 viennent renforcer la confiance des investisseurs dans sa stratégie d’expansion. Bethel a généré un chiffre d’affaires de 2,638 milliards de yuans (336 millions d’euros, soit 3,27 milliards de dirhams), assorti d’un bénéfice net de 270 millions de yuans (environ 34,4 millions d’euros, soit près de 335 millions de dirhams). Ces performances témoignent d’une assise financière robuste, condition sine qua non pour un développement international durable dans un secteur aussi capitalistique que l’automobile.

Le Maroc, locomotive continentale de l’automobile

Le Royaume est devenu le premier exportateur de véhicules particuliers en Afrique et a réussi à intégrer toute une chaîne de sous-traitance allant du câblage à l’électronique embarquée. Les sites de production de Renault à Tanger et de Stellantis à Kénitra servent aujourd’hui de vitrines industrielles d’une politique volontariste portée par l’État, à travers notamment le Plan d’accélération industrielle (PAI), les zones industrielles intégrées (Midparc, Tanger Automotive City), et des incitations fiscales ciblées.

Selon les derniers chiffres du ministère de l’Industrie, le secteur automobile représente près de 30 % des exportations industrielles marocaines. Il a attiré plus de 160 milliards de dirhams d’investissements directs étrangers entre 2014 et 2024, et emploie directement plus de 220 000 personnes. L’arrivée de Bethel ne fait donc que conforter cette tendance haussière, en injectant une expertise technologique supplémentaire dans le domaine sensible de la sécurité active et passive.

Ce mouvement s’inscrit aussi dans une dynamique géopolitique plus large. Le Maroc et la Chine multiplient depuis 2016 les initiatives de coopération dans le cadre de la Belt and Road Initiative (BRI), signée officiellement par le Royaume en 2017. Pékin voit dans le Maroc une plateforme idéale pour diffuser ses technologies, sécuriser ses chaînes d’approvisionnement et renforcer son influence économique sur l’axe Afrique-Europe.

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