Economie

La demande électrique bat des records sous l’effet des vagues de chaleur

Alors que le mercure ne cesse de grimper, le réseau électrique marocain subit de fortes tensions dues à une demande en nette hausse. La consommation d’électricité atteint des sommets, principalement sous l’effet du recours massif aux climatiseurs, désormais omniprésents dans les foyers et les entreprises.

Le 30 juin dernier, le Maroc a franchi un nouveau seuil record de 7,9 gigawatts de consommation d’électricité, soit une progression de près de 5% par rapport à la même période en 2024, selon les précisions apportées par Mme Leila Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Cette pointe de consommation illustre les défis croissants d’un système énergétique mis à rude épreuve par les épisodes caniculaires de plus en plus fréquents.

Cette hausse de la demande électrique n’est pas sans conséquences : elle entraîne une augmentation des coûts de production et d’importation d’électricité, pesant à terme sur le budget des ménages comme sur celui des entreprises. Face à ce risque, les autorités appellent à davantage de sobriété énergétique et à des gestes responsables pour préserver l’équilibre du réseau national.

Pour anticiper ces tensions récurrentes, le gouvernement a pris des mesures concrètes. Depuis septembre 2024, un arrêté conjoint avec le ministère de l’Industrie et du Commerce impose des exigences renforcées en matière de performance énergétique des climatiseurs et rend leur étiquetage obligatoire, en particulier dans les grandes villes. Ce dispositif s’inscrit dans la volonté d’encourager l’efficacité énergétique et de limiter l’empreinte carbone du pays.

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En parallèle, dans les zones rurales et montagneuses, des initiatives sont portées par le ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, en partenariat avec l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE). Elles visent à valoriser des techniques de construction traditionnelles, capables de maintenir une température intérieure confortable sans recourir à la climatisation, à l’instar des murs en pierre sèche qui offrent un confort naturel.

Selon la Direction des études et des prévisions financières, la production d’électricité au Maroc a progressé de 6,5% au premier quadrimestre 2025, portée par la production privée (+8,1%) et celle de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (+10,5%). Toutefois, la production renouvelable sous le régime de la loi 13-09 a connu une contraction de 13,9%, après une forte dynamique l’année précédente.

Les importations d’électricité ont reculé de 4,4%, et les exportations de 14,4%, malgré une légère reprise au printemps. L’ONEE rassure néanmoins sur la résilience du réseau, qui a su absorber ces pics de consommation sans incident majeur. Selon les experts, ces hausses devraient s’intensifier à l’avenir, conséquence directe du réchauffement climatique. L’ONEE plaide pour une meilleure gestion de la demande et une accélération des investissements dans les énergies renouvelables.

Enfin, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) met en garde contre la pression mondiale croissante liée à la climatisation, pouvant représenter 70% de la demande estivale dans certains pays. Elle recommande de renforcer les normes d’efficacité énergétique et de favoriser des comportements plus sobres.

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