Les finances publiques en consolidation au S1 2025
À mi-parcours 2025, les finances publiques du Maroc affichent des indicateurs solides, portées par une forte dynamique des recettes fiscales et une maîtrise du déficit. L’objectif reste de préserver cet équilibre afin de renforcer la soutenabilité budgétaire et de poursuivre la réduction de la dette publique.
Lors de son intervention devant la Chambre des représentants, lundi 14 juillet 2025, M. Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget, a présenté un tableau rassurant de l’exécution budgétaire à fin juin 2025. Le déficit public demeure maîtrisé, conforme à l’objectif d’en limiter le niveau sous le seuil de 3,5% du PIB d’ici la fin de l’exercice. L’objectif à moyen terme reste d’atteindre un déficit avoisinant les 3% et de ramener l’endettement public en dessous des 66% du PIB.
Cette performance repose en grande partie sur une nette progression des recettes fiscales, qui se sont établies à 25,1 milliards de dirhams au terme du premier semestre 2025, marquant une hausse de 16,6% par rapport à la même période de 2024. Ce niveau de mobilisation représente déjà 55,3% des prévisions annuelles. Cette dynamique est notamment tirée par la bonne tenue de l’impôt sur les sociétés (+13 milliards de dirhams) et de l’impôt sur le revenu (+6,7 milliards de dirhams). La TVA et la taxe intérieure sur la consommation ont également affiché des évolutions positives, avec respectivement +3 milliards et +2,2 milliards de dirhams.
Parallèlement, les ressources ordinaires ont poursuivi leur croissance, enregistrant une hausse de plus de 13% en glissement annuel, franchissant le seuil des 116 milliards de dirhams à fin juin.
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En revanche, cette amélioration des recettes s’accompagne d’une augmentation significative des charges. La masse salariale a atteint 86,9 milliards de dirhams contre 78,4 milliards un an auparavant, soit une progression de 10,8%, imputable aux engagements liés au dialogue social, aux nouvelles embauches et aux avancements de grade. Les dépenses relatives au fonctionnement, notamment celles affectées aux biens et services, ont également connu une hausse importante de 38%, pour atteindre 59,8 milliards de dirhams. Cette évolution s’explique en grande partie par le financement de la généralisation de la protection sociale et par les efforts accrus en faveur des Académies régionales d’éducation et de formation.
À l’inverse, les charges de compensation ont été allégées d’environ 4 milliards de dirhams, profitant du recul des cours mondiaux du gaz butane, du blé tendre et du sucre. Concernant l’investissement public, les engagements émis atteignent 49,8 milliards de dirhams, correspondant à un taux d’exécution de 47%, en légère amélioration par rapport à l’année précédente.
Le ministre a également mis en exergue les retombées positives des réformes fiscales introduites par la loi de finances 2025, notamment la généralisation de la retenue à la source pour l’IR, l’IS et la TVA, et la révision de l’impôt sur le revenu en faveur du pouvoir d’achat des ménages. L’amnistie fiscale a permis, pour sa part, de collecter plus de 6 milliards de dirhams, dépassant largement les anticipations initiales.
Grâce à ces réformes et à cette gestion proactive, les recettes fiscales sont passées de 215 milliards de dirhams en 2021 à près de 300 milliards de dirhams en 2024, soit une progression de près de 100 milliards de dirhams en trois ans, sans pour autant augmenter la pression fiscale, a souligné M. Fouzi Lekjaâ. Un bilan que le gouvernement qualifie d’encourageant pour poursuivre ses efforts en matière d’assainissement des finances publiques.