Migrants illégaux en Allemagne : Le syndicat de police tire la sonnette d’alarme
Répondant à des députés d’extrême droite, la police fédérale a indiqué que 12.858 personnes avaient accédé illégalement en Allemagne par voie aérienne au cours des douze derniers mois en provenance de l’espace Schengen.
En mai 2025, ils étaient 4.789 à franchir illégalement les frontières, dont 977 par avion, soit plus de 20% du total mensuel, a précisé la police fédérale.
Cité par la presse, le vice-président du syndicat de la police fédérale, Manuel Ostermann, a souligné une recrudescence des entrées illégales via des aéroports régionaux, précisant que ces arrivées concernent principalement des vols en provenance de la Grèce, de la Bulgarie et de la Pologne.
Selon lui, les passeurs tirent parti de l’absence de notification des contrôles renforcés aux frontières aériennes par les autorités allemandes auprès de l’UE, contrairement aux frontières terrestres pour lesquelles de telles mesures sont déclarées.
Les passeurs agissent ainsi en connaissance de cause, sachant que les refoulements ne sont pas possibles à l’arrivée par avion, les migrants étant automatiquement pris en charge dans le cadre du règlement de Dublin, a-t-il noté.
Il a ainsi appelé le ministre de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, à « fermer cette faille » en procédant à une notification auprès de l’UE, non seulement pour les aéroports, mais également pour les ports maritimes allemands. Les députés d’extrême droite ont également qualifié cette situation de « porte d’entrée béante » qu’il convient de refermer.
L’Allemagne avait rétabli des contrôles à toutes ses frontières terrestres à partir du 16 septembre 2024, initialement pour une durée de six mois, afin de lutter contre l’immigration illégale, dans un contexte de menaces sécuritaires et de pression migratoire accrue.
Le gouvernement allemand alors dirigé par le chancelier social-démocrate Olaf Scholz avait annoncé, en février 2025, la prolongation des contrôles pour six mois supplémentaires, soit jusqu’au 15 septembre 2025, avant que son successeur Friedrich Merz, en fonction depuis le 6 mai dernier, ne durcisse encore davantage la politique migratoire.