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Le Maroc place la résilience des victimes au cœur de la lutte contre le terrorisme en Afrique

En accueillant, ce 2 décembre 2025 à Rabat, la première Conférence internationale dédiée aux victimes africaines du terrorisme, le Royaume du Maroc, en partenariat avec le Bureau des Nations unies de lutte contre le terrorisme (UNOCT), a une nouvelle fois affirmé son rôle de leader dans la promotion de la paix et de la stabilité sur le continent.

L’initiative s’inscrit dans une vision plus large, celle d’un engagement africain profond et constant du Maroc, sous l’impulsion éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Comme l’a souligné M. Nasser Bourita, Ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, dans son discours d’ouverture, « l’Afrique, pour le Maroc, est bien plus qu’une appartenance géographique ou un lien historique, c’est un entrelacs de liens humains, spirituels et civilisationnels ». Cette conférence est donc l’émanation naturelle de cet engagement, une traduction concrète de la solidarité agissante que le Royaume n’a de cesse de promouvoir.

Le discours ministériel a dressé un constat lucide et alarmant : le terrorisme en Afrique n’est pas qu’une statistique sécuritaire, c’est une profonde tragédie humaine qui déchire le tissu social. Chaque attaque est une école qui ferme, une communauté déplacée, un avenir brisé. Le continent, et plus particulièrement la région du Sahel, est devenu l’épicentre mondial de cette menace, subissant le plus lourd tribut en termes de vies humaines et de déstabilisation. Face à ce fléau, M. Bourita a rappelé que l’Afrique ne devait pas être perçue uniquement à travers le prisme de ses vulnérabilités, mais aussi et surtout à travers celui de sa richesse humaine et de sa capacité de résilience.

C’est dans cette optique que le Maroc a développé une approche multidimensionnelle et holistique pour contrer le terrorisme, une stratégie intégrée qui a prouvé son efficacité. Sur le plan sécuritaire, le Royaume maintient une vigilance constante et mène des actions proactives pour démanteler les cellules terroristes et tarir leurs sources de financement. Sur le plan du développement, des programmes ambitieux visent à réduire la pauvreté et les inégalités, terreaux fertiles de l’extrémisme. Enfin, sur le plan spirituel et intellectuel, le Maroc promeut un Islam du juste milieu, à travers la réforme du champ religieux et la formation d’imams, de morchidines et de morchidates, pour contrer efficacement les idéologies radicales.

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Des victimes à des acteurs du changement : Une nouvelle approche

L’innovation majeure de cette conférence réside dans sa volonté de transformer le statut des victimes. Il ne s’agit plus seulement de leur exprimer de la compassion, mais de les reconnaître comme des acteurs essentiels de la lutte contre le terrorisme. Leurs voix, leurs récits et leur courage sont une arme puissante contre la rhétorique de la haine et une source de connaissance indispensable pour l’élaboration de politiques publiques efficaces. Le ministre marocain a insisté sur la nécessité d’intégrer systématiquement le témoignage des victimes dans les programmes de sensibilisation et les politiques nationales, tout en leur assurant un soutien psychologique, social et économique sur le long terme.

Pour traduire cette ambition en actions concrètes, le Maroc a formulé plusieurs propositions novatrices visant à construire une réponse africaine commune. Il s’agit d’abord de développer une vision africaine partagée qui considère les survivants non pas comme des symboles de défaite, mais comme des emblèmes de la victoire de la vie sur la barbarie. Cette approche implique également la création d’une plateforme africaine pour le partage d’expériences et d’expertises entre les États et les institutions du continent en matière de soutien et de réintégration des victimes. L’objectif est de construire progressivement un cadre africain commun, inspiré des meilleures pratiques du continent, qui permette de répondre de manière adaptée aux besoins spécifiques des survivants.

En clôturant son propos, M. Nasser Bourita a adressé un message poignant aux survivants présents : « Vous n’êtes pas de simples victimes. Vous êtes des témoins. Vous êtes nos véritables guides dans cette bataille. Le terrorisme a voulu vous réduire au silence, mais par votre résilience, vous êtes devenus la voix qui déconstruit sa fausse narration ». Ces mots résonnent comme un engagement solennel : faire de la résilience des victimes le fondement d’un avenir de paix pour l’Afrique.

Cette conférence de Rabat n’est pas une fin en soi, mais le début d’un processus. Elle pose les jalons d’une nouvelle architecture de coopération africaine où la dimension humaine prime, et où la solidarité n’est pas un vain mot, mais une force motrice. Le Maroc, fidèle à sa vocation de pont entre les nations et de catalyseur de paix, a ouvert une voie prometteuse pour que le continent, uni et résilient, puisse enfin panser ses plaies et construire un avenir affranchi de la peur.

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