Economie

73 milliards de dirhams pour les FAR et leur montée en gamme

Dans un contexte géopolitique en pleine mutation, le Maroc poursuit la modernisation de son appareil de défense avec une ambition affirmée. Le projet de budget sectoriel pour 2026, présenté par le ministre délégué auprès du Chef du gouvernement chargé de l’Administration de la Défense nationale, M. Abdellatif Loudiyi, révèle une augmentation significative des ressources allouées aux Forces Armées Royales (FAR). Avec une enveloppe globale de 73 milliards de dirhams, en hausse de 4,8 % par rapport à 2025, le Royaume envoie un signal fort : la consolidation de sa souveraineté et la protection de son intégrité territoriale sont des priorités absolues.

Loin de se limiter à une course à l’armement, la stratégie marocaine place le capital humain au centre de ses préoccupations. Preuve en est, la part la plus importante du budget, soit 47,4 milliards de dirhams (65 %), est consacrée aux rémunérations du personnel. Cette augmentation de 2 milliards de dirhams couvrira non seulement la revalorisation des salaires et les promotions, mais aussi l’intégration de 5 500 nouveaux talents au sein de l’institution. Cet investissement massif dans les hommes et les femmes de la Défense, incluant les contributions aux régimes sociaux, témoigne d’une vision à long terme visant à fidéliser les compétences et à garantir un haut niveau d’engagement.

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Le budget d’investissement constitue le second pilier de cette stratégie, avec une dotation de 17,7 milliards de dirhams (24 %). Ces fonds seront cruciaux pour l’acquisition et la maintenance d’équipements de pointe, le renforcement des infrastructures, notamment pour la sécurisation des frontières est et sud, et le soutien à l’émergence d’une industrie de défense nationale.

L’augmentation spectaculaire des crédits d’engagement, qui atteignent 157 milliards de dirhams (+17,8 %), est particulièrement révélatrice. Elle permettra de financer des contrats pluriannuels pour des équipements stratégiques et d’assurer la montée en gamme des capacités opérationnelles des FAR sur le long terme. Des projets d’envergure, comme l’extension de l’hôpital militaire de Rabat et la construction du Collège Royal des Hautes Études Militaires, illustrent cette volonté de modernisation globale.

Malgré cette hausse notable, le ministre délégué a insisté sur la rationalisation des dépenses. L’effort de défense, bien que conséquent, reste proportionné à la croissance économique du pays. La part du budget de la défense dans le Produit Intérieur Brut (PIB) devrait ainsi diminuer, passant de 4,5 % en 2025 à 4 % en 2026. Ce chiffre démontre une gestion rigoureuse, cherchant à concilier les impératifs de sécurité nationale avec les équilibres macroéconomiques. En renforçant son armée, en investissant dans son industrie et en valorisant son personnel, le Maroc ne fait pas que moderniser sa défense, il se dote aussi des moyens de sa politique et affirme son statut de puissance régionale stable et crédible.

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