Le Maroc s’impose comme un pôle commercial et financier en Afrique (Banque mondiale)
Le Maroc s’impose aujourd’hui en tant que pôle commercial et financier régional pour le continent africain, comme en témoigne Casablanca Finance City, et comme destination privilégiée pour des événements mondiaux, souligne la Banque mondiale (BM) dans une analyse publiée sur sa plateforme de blogs.
Le Maroc a enregistré, au cours de la dernière décennie, des « avancées stratégiques » dans le développement de ses marchés financiers, en mettant en place des réformes visant à accroître leur efficacité et leur résilience, à attirer davantage d’investissements et à diversifier les sources de financement des infrastructures et des entreprises, lit-on dans cet article publié sur la section « Voix Arabes » de la plateforme « Banque Mondiale Blogs », où experts et économistes décryptent les enjeux et solutions de développement.
« Cette dynamique offre une occasion stratégique de renforcer l’investissement étranger et les infrastructures, tout en dynamisant le tourisme et la création d’emplois » au Maroc, d’après cette analyse, signée Samia Mouline, spécialiste principale du secteur financier au Pôle d’expertise Finance, Compétitivité et Innovation de la BM, et Sébastien Boitreaud, analyste et directeur financier à la BM.
Soutenus par des initiatives telles que le Mécanisme de financement durable du Programme conjoint pour les marchés financiers (JCAP SFF) de la Banque mondiale, les efforts du Royaume contribuent à « transformer l’écosystème financier marocain en une plateforme plus dynamique et inclusive, au service de la croissance économique », explique-t-on.
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Par ailleurs, les auteurs de l’article relèvent que pour élargir l’accès aux capitaux et renforcer la sophistication du marché, le Maroc a engagé des réformes structurelles visant à moderniser son système financier, précisant dans ce sens que la Bourse de Casablanca a développé une infrastructure de marché intégrée, avec une contrepartie centrale et un marché des produits dérivés en phase de finalisation, améliorant ainsi l’efficacité et la gestion des risques.
De nouveaux instruments financiers – fonds de placement immobilier, sukuks, obligations vertes et obligations de projets – ont diversifié les sources de financement pour les acteurs publics et privés, notent encore les deux analystes, soulignant que l’adoption d’une loi sur les obligations sécurisées constitue une avancée majeure pour soutenir le financement du logement et des municipalités.
Et d’ajouter que le financement participatif émerge comme un levier pour les petits entrepreneurs, tandis que la titrisation synthétique offre aux institutions financières des outils supplémentaires de gestion des risques et de liquidités.
Bien que le Maroc dispose désormais d’un ensemble complet d’instruments financiers, leur adoption sur le marché reste inégale, font-ils observer, expliquant dans ce cadre que certaines innovations, telles que les fonds de capital-investissement, ont connu un développement rapide, tandis que d’autres, notamment les obligations de projets et les fonds de dette, peinent à se généraliser.
Pour exploiter pleinement le potentiel des marchés financiers au service du développement économique, plusieurs défis majeurs doivent encore être relevés, ont-ils indiqué, recommandant notamment la mise en place d’un portefeuille solide de projets bancables, le renforcement de la gouvernance et des programmes de préparation à l’investissement, la diversification de la base d’investisseurs et la mise en place d’une agence locale de notation de crédit.
Rappelant que les autorités marocaines ont lancé l’élaboration d’une stratégie globale de développement des marchés financiers, visant à approfondir ces marchés et à canaliser efficacement les fonds vers des entreprises productives et des projets d’infrastructure innovants à forte intensité de capital, les analystes estiment que cette initiative constitue une occasion majeure de capitaliser sur les acquis, de renforcer la collaboration entre les parties prenantes et de libérer pleinement le potentiel des marchés financiers pour stimuler investissements productifs et croissance durable.
En consolidant les cadres réglementaires et en mettant en œuvre les réformes clés, le Maroc transforme ses marchés financiers en un levier d’investissements à long terme, de croissance du secteur privé, de création d’emplois et de renforcement de la résilience économique, conclut la Banque mondiale.
Avec MAP