Economie

Nadia Fettah Alaoui place la santé et l’éducation au premier plan

La ministre de l’Économie et des Finances, Mme Nadia Fettah Alaoui, a annoncé jeudi 16 octobre, lors d’un entretien avec Reuters en marge des assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale à Washington, que le Maroc réorientera les priorités de son prochain budget. Ce dernier visera à renforcer les investissements dans la santé et l’éducation, tout en consacrant davantage de ressources à la réduction des disparités régionales.

Les manifestations menées ces dernières semaines par la jeunesse dans plusieurs régions du pays traduisent une demande claire d’amélioration de la qualité des services publics essentiels. « Ce que nous avons entendu des protestations de la jeunesse, c’est qu’ils veulent une meilleure éducation et une meilleure santé », a déclaré la ministre. Elle a, en effet, précisé que le gouvernement y alloue actuellement un peu moins de 9 % du produit intérieur brut, soulignant que les autorités devront améliorer leur communication sur les actions réellement menées.

La réorientation budgétaire, qui sera présentée au Parlement après la fin du mois d’octobre, devrait permettre la mise en service des hôpitaux locaux afin d’éviter aux citoyens de parcourir de longues distances pour accéder aux soins, indique-t-elle. De même, la ministre a expliqué que cette réaffectation budgétaire s’effectuera dans un cadre maîtrisé, affirmant que « nous allons réallouer pour des gains rapides à court terme, car les citoyens ne peuvent pas attendre que la réforme prenne effet », ajoutant que les détails exacts ne pourraient être communiqués avant la présentation du budget au parlement.

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En outre, selon Mme Fettah Alaoui, le budget intégrera également des mesures d’appui à l’Initiative Royale de réduction des inégalités régionales, avec une attention particulière portée aux zones montagneuses et aux régions des oasis. Le programme nécessitera probablement des fonds supplémentaires, mais avec une coordination bien plus efficace, « sans pour autant compromettre les équilibres macroéconomiques », a-t-elle assuré.

Par ailleurs, abordant les perspectives économiques du pays, Mme Nadia Fettah Alaoui a précisé que le Maroc adoptera à moyen terme un ciblage de l’inflation, dont l’annonce est prévue entre la fin de l’année 2026 et le début de l’année 2027. Celui-ci devrait se situer entre 2 % et 3 %.

Concernant le régime de change, elle a rappelé que le dirham est indexé sur un panier composé à 60 % de l’euro et à 40 % du dollar américain, avec une marge de fluctuation autorisée de 2,5 % de part et d’autre depuis 2018. Elle a toutefois précisé que la libéralisation complète du dirham interviendra ultérieurement, le temps de préparer davantage les petites et moyennes entreprises à cette transition. « Les grandes entreprises sont prêtes, le secteur financier peut s’exposer, mais il nous faut encore accompagner les plus petites structures », a-t-elle expliqué.

Sur la question de la dette, la ministre a indiqué que le gouvernement ne prévoit pas de retour immédiat sur les marchés internationaux, tout en précisant que le Maroc continuera à être un émetteur régulier.

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