Economie

Le Maroc parmi les cinq économies arabes les plus dynamiques en 2025

La Banque mondiale rehausse ses prévisions économiques pour le Maroc à 4,4 % en 2025, soit une progression de 0,8 point par rapport à ses estimations de juin. Cette révision témoigne de la vigueur retrouvée de l’économie nationale, soutenue par la reprise agricole, la dynamique touristique et la solidité de la demande intérieure.

Dans son rapport rendu public le 7 octobre et intitulé « Emploi et Femmes : Talents inexploités, croissance non réalisée », la Banque mondiale constate une amélioration notable des perspectives dans la région MENAAP (Moyen-Orient, Afrique du Nord, Afghanistan et Pakistan). Les pays importateurs de pétrole, dont le Maroc, enregistrent un redressement marqué, alimenté par la progression de la consommation, la relance de l’investissement privé et la bonne tenue de plusieurs secteurs productifs.

Au Maroc, cette embellie trouve ses racines dans le retour à de meilleures conditions agricoles, qui stimulent la valeur ajoutée du secteur primaire, ainsi que dans la performance exceptionnelle du tourisme, devenu l’un des principaux moteurs de la croissance nationale. Ces deux leviers, conjugués à la stabilité macroéconomique et à la confiance des investisseurs, consolident le profil de résilience de l’économie marocaine.

Avec une croissance projetée de 4,4 %, le Royaume se hisse au cinquième rang des économies arabes les plus dynamiques, derrière la Libye (13,3 %), Djibouti (6 %), les Émirats arabes unis (4,8 %) et l’Égypte (4,5 %). Cette position conforte la place du Maroc dans le peloton de tête des économies émergentes de la région, devançant plusieurs pays aux structures économiques comparables. À l’échelle régionale, la Banque mondiale prévoit une croissance moyenne du PIB de 2,8 % en 2025, avant d’atteindre 3,3 % en 2026. Cette trajectoire ascendante traduit une reprise progressive, soutenue par la diversification économique, l’adaptation des politiques publiques et la montée en puissance des investissements orientés vers les secteurs à haute valeur ajoutée.

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Le rapport met également en lumière une problématique structurelle persistante : la sous-représentation des femmes sur le marché du travail. À peine 20 % des femmes en âge de travailler participent à l’activité économique, un taux parmi les plus faibles au monde malgré les avancées éducatives et professionnelles observées ces dernières années.

Ousmane Dione, vice-président de la Banque mondiale pour la région MENAAP, souligne qu’il faut aller au-delà des réformes ponctuelles. Libérer le potentiel économique des femmes, selon lui, nécessite la levée des obstacles institutionnels et sociaux qui freinent leur inclusion. C’est une condition essentielle pour bâtir un secteur privé fort et innovant.

L’institution financière internationale appelle néanmoins à la prudence face aux incertitudes persistantes : instabilité géopolitique, ralentissement du commerce mondial et fragilité des chaînes d’approvisionnement. Roberta Gatti, économiste en chef pour la région MENAAP, estime que l’intégration économique des femmes pourrait accroître le PIB par habitant de 20 à 30 % dans plusieurs pays arabes.

Pour 2026, la Banque mondiale anticipe une modération du rythme de croissance régional, notamment en raison de la contraction de la production pétrolière et des tensions prolongées dans certaines zones. Le Maroc, pour sa part, devrait poursuivre une trajectoire ascendante fondée sur la diversification, l’investissement productif et la consolidation de ses atouts structurels, confirmant son statut d’économie stable et en expansion au sein du monde arabe.

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