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Y a-t-il une médiation de l’Arabie saoudite entre le Maroc et l’Algérie ?

Hassan Alaoui

On apprend que trois jumbo-jet estampillés Saoudi Arabian Airlines ont atterri à l’aéroport de Marrakech Ménara et n’y bougent pas depuis quelques jours. On voit aussi un ballet diplomatique déployé par l’Arabie saoudite avec, apprenons-nous, l’arrivée au Maroc d’un émissaire de haute importance, le Prince Turki Ben Mohammed Ben Fahd Ben Abdelaziz al-Saoud, ministre d’Etat, membre du Conseil des ministres saoudiens, porteur d’un message verbal du Roi d’Arabie saoudite et du Prince Héritier Mohammed Ben Salmane (MBS) et un autre émissaire qui se serait rendu à Alger. Tous les deux sont porteurs de messages, l’un pour Sa Majesté le Roi Mohammed VI et l’autre pour le président Abdelmadjid Tebboune.

La concomitance de ces deux déplacements ne peut pas ne pas nous suggérer le sentiment que le gouvernement saoudien- ou encore la Cour royale saoudienne – mènerait en catimini une mission de réconciliation entre Rabat et Alger ! Encore une fois, nous demeurons prudents et peut-être même serions-nous sur de fausses pistes, et céderions-nous à cette tentation d’aller vite en besogne.

Mais comme on dit dans le métier, une information même fausse  suscite son propre intérêt, et jusqu’à preuve de son contraire, elle n’en constitue pas moins un sujet d’intérêt. Si elle s’avérait fausse, nous le dirons !

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Donc une médiation saoudienne entre le Maroc et l’Algérie serait à l’ordre du jour. Elle n’est pas la première du genre. Et les relations privilégiées entre le Royaume du Maroc et le Royaume d’Arabie saoudite nous fournissent une preuve que le partenariat entre nos deux pays est d’autant plus renforcé que toute initiative de ce genre serait la bienvenue.

L’Arabie saoudite est un grand pays, le leader en quelque sorte du monde arabe, allié des Etats-Unis et acteur majeur dans le processus de paix – difficile – au Moyen Orient. De ce fait, elle entend « calmer la tension entre le Maroc et l’Algérie » et ramener cette dernière à plus de raison, quand bien même ses récentes tentatives lancées par le passé auraient échoué devant l’entêtement voire l’orgueil des dirigeants algériens.

Le gouvernement algérien a fermé en effet tout espoir d’une réconciliation et annoncé même, avec un prétention, un « non retour irréversible » des choses. Insensible aux appels du pied du Maroc, et surtout à la « main tendue de S.M. le Roi Mohammed VI », le pouvoir militaire algérien sabote ainsi tout chance de rapprochement.

Si elle venait à se confirmer, cette énième tentative de l’Arabie saoudite pour réconcilier le Maroc et l’Algérie, serait évidemment vouée à l’échec et, comme on dit, envoyée aux calendes grecques. Mieux, elle ne concernerait pas l’entière dimension du contentieux algéro-marocain qui , au prétexte fallacieux que « le Sahara n’appartient pas au Maroc » en arrive à envenimer le Maghreb tout entier et transcendant la dimension bilatérale, concerne en fait deux modèles existentiels : le Royaume du Maroc est pays qui réalise des succès et l’Algérie qui demeure accrochée à ses mythes tiers-mondistes des années soixante du siècle passé.

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