Economie

la Banque mondiale recommande un âge de vieillesse à 70 ans

Un rapport récent de la Banque mondiale analyse les évolutions démographiques et sanitaires dans la région MENA, dont le Maroc, et propose des projections et recommandations pour adapter les politiques sociales et économiques aux changements à venir.

La réforme des retraites reste l’un des dossiers les plus débattus au Maroc. La Banque mondiale, dans son rapport publié en août 2025 intitulé « Embracing and Shaping Change : Human Development for a Middle East and North Africa in Transition », propose une redéfinition du seuil de vieillesse à 70 ans au lieu de 65 ans, afin d’anticiper la pression croissante sur les systèmes de pensions.

En effet, selon la Banque mondiale, l’espérance de vie dans la région MENA s’établissait à 74 ans en 2023 alors que l’âge effectif de départ à la retraite reste fixé autour de 54 ans. De même, d’après le rapport, ce décalage de 20 années, parfois même 27 années si l’on prend en compte la durée de vie restante, exerce une pression accrue sur les dépenses publiques. « Les pays de la région MENA devraient prendre davantage de mesures pour encourager les travailleurs plus âgés à prolonger leur activité professionnelle. Chaque année supplémentaire de travail leur permet d’obtenir un revenu plus élevé et d’accroître leur épargne-retraite. » affirme la Banque mondiale.

En outre, le rapport indique également que le ratio de dépendance des personnes âgées de 65 ans et plus devrait doubler d’ici 2050, une évolution qui alourdirait encore davantage les charges financières.

Par ailleurs, selon la même source, les conséquences économiques sont déjà visibles. Selon les projections, le coût du système de pensions pourrait atteindre 3% du PIB en 2050 si aucune réforme n’est adoptée. Le rapport recommande ainsi d’envisager un report progressif de l’âge effectif de départ, associé à des réformes paramétriques et à des investissements dans la santé préventive.

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D’après la banque mondiale, au Maroc comme en Arabie saoudite et au Liban, un quart des adultes de 55 ans souffrent de maladies chroniques telles que le diabète et les pathologies cardiovasculaires, soit 25% de la population adulte. Ce taux se compare à seulement 10% au Japon et en Allemagne. De plus, entre 3 et 10% de la population dans la région MENA pourrait nécessiter des soins de longue durée d’ici 2030, ce qui met en lumière les carences d’un système de santé encore faiblement orienté vers la prévention.

D’autre part, le gouvernement a déjà annoncé son intention de relever progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 60 ans dans le secteur privé et de 63 ans dans le secteur public vers 65 ans à partir de 2026. Toutefois, l’Union marocaine du travail et la Confédération démocratique du travail ont organisé plusieurs sit-in, dénonçant une absence de diagnostic partagé et le manque de transparence sur la situation actuarielle des caisses.

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