71 317 affaires contre les biens recensées en 2024
Le bilan 2024 des infractions contre les biens montre une stabilisation relative avec 71 317 affaires et 83 675 mis en cause. Les délits restent majoritaires, tandis que certaines infractions graves connaissent une hausse, soulignant la nécessité de renforcer la prévention et l’efficacité des poursuites.
Le rapport 2024 émanant de la Présidence du ministère public offre un éclairage sur la dynamique des infractions perpétrées contre les biens à travers le Royaume. Les données recueillies par les services judiciaires font état d’un total de 71 317 affaires enregistrées, impliquant 83 675 individus recherchés. Ce volume, bien que substantiel, marque une légère décélération par rapport à l’exercice précédent (72 554 affaires et 88 347 personnes poursuivies en 2023), se traduisant par une réduction de 1,70% du nombre de dossiers et de 5,29% du nombre de mis en cause.
Cette inflexion atteste d’une relative stabilisation de cette catégorie de criminalité au cours des trois dernières années, faisant suite à des fluctuations notables qui avaient culminé en 2015 avec 95 642 affaires et atteint leur point le plus bas en 2020 avec 58 107 affaires.
L’examen de la typologie des infractions révèle une nette prépondérance des délits (genah) sur les crimes (jinayat). Les délits constituent une majorité écrasante, représentant 84,54% de l’ensemble des dossiers, tandis que les crimes, bien que moins nombreux, totalisent 15,46%. Parmi les atteintes les plus graves, le vol qualifié s’impose comme le crime le plus fréquemment perpétré. L’analyse des variations annuelles fait apparaître une disparité des tendances.
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Certaines infractions ont connu un recul significatif, à l’instar de la « Disposition de biens au préjudice d’un contractant », qui a chuté de 43,05%, et de l’ »Escroquerie envers les justiciables », en baisse d’environ 12%. Inversement, l’abus de confiance a enregistré une hausse de 16,09%, et les actes de dégradation ou de détérioration ont connu une augmentation marquée de 47,22% .
Les infractions les plus courantes dessinent un paysage où le vol simple domine avec 19 648 affaires, suivi de près par l’escroquerie (12 685 affaires) et la spoliation immobilière (11 003 affaires). Le vol qualifié, bien que constituant un crime, demeure très présent avec 9 951 dossiers. Viennent ensuite l’abus de confiance (4 871 affaires), le recel (2 776 affaires) et le détournement d’énergie électrique (2 673 affaires). Ces chiffres confirment que la majorité des atteintes aux biens relèvent de délits relativement mineurs, suggérant que le phénomène se concentre principalement sur des agressions financières à portée limitée, même si la gravité des crimes ne saurait être minorée.
La dissémination géographique des affaires présente également des contrastes éloquents, soulignant la corrélation entre la densité urbaine et la criminalité financière. Les ressorts des Cours d’appel de Casablanca (10 878 affaires, soit 216 pour 100 000 habitants), Rabat (6 898 affaires, soit 234 pour 100 000 habitants) et Tanger (5 956 affaires, soit 283 pour 100 000 habitants) concentrent le plus grand nombre de dossiers. À l’opposé, des régions moins peuplées comme Ouarzazate (82 pour 100 000 habitants) et Béni Mellal (93 pour 100 000 habitants) affichent des taux de prévalence nettement inférieurs.

