Economie

À Rabat, le Japon renforce son engagement aux côtés du Maroc dans la pêche de nouvelle génération

Un nouvel appui financier japonais vient consolider un projet stratégique sur le littoral marocain, illustrant une coopération bilatérale qui dépasse le cadre sectoriel pour s’inscrire dans une vision durable du développement et du partenariat entre le Maroc et le Japon.

Le renforcement du partenariat maroco-japonais a franchi une nouvelle étape mardi 23 décembre à Rabat, à l’occasion de la signature d’un Échange de Notes portant sur un don supplémentaire du gouvernement japonais destiné au projet d’aménagement du port de pêche de nouvelle génération de Souiria K’dima, dans la province de Safi. Cet engagement financier confirme la solidité d’une relation bilatérale fondée sur la confiance, la continuité et une convergence stratégique de long terme entre les deux nations.

La cérémonie s’est tenue en présence de M. ONISHI Yohei, vice-ministre parlementaire japonais des Affaires étrangères, et de Mme Zakia Driouich, secrétaire d’État chargée de la pêche maritime auprès du ministère de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural, de l’Eau et des Forêts. À cette occasion, les deux parties ont formalisé un appui additionnel d’environ 30,4 millions de dirhams, venant compléter le financement initial accordé par le Japon pour la modernisation du village de pêcheurs de Souiria K’dima.

Selon les informations communiquées par le ministère japonais des Affaires étrangères, ce don supplémentaire s’inscrit dans le cadre de la Coopération financière non remboursable du Japon et porte le montant global du financement à 2,505 milliards de yens, soit près de 157 millions de dirhams. D’après la même source, l’objectif affiché est de permettre l’achèvement intégral du projet conformément aux standards définis dès son lancement, tout en garantissant une mise en œuvre durable, fonctionnelle et adaptée aux évolutions économiques du secteur halieutique marocain.

Le projet vise à transformer le site de Souiria K’dima en un port de pêche de nouvelle génération, capable d’assumer un rôle de pôle économique local. Construit initialement en 1998 grâce à une aide japonaise dans le cadre du projet de développement du village de pêcheurs, le port a vu son environnement profondément évoluer avec l’augmentation des débarquements, la croissance du nombre de bateaux et la diversification des circuits de commercialisation. Cette mutation a rendu nécessaire une modernisation des infrastructures, tant pour améliorer les conditions de travail que pour renforcer la sécurité sanitaire des produits de la mer.

Lire aussi : Le Maroc et le Japon signent un accord de prêt d’environ 3,9 MMDH pour l’aménagement hydro-agricole du sud-est du Gharb

Dans sa communication officielle, le ministère japonais des Affaires étrangères souligne que la coopération actuelle permettra d’accroître la capacité d’accueil des embarcations, d’améliorer le traitement du poisson frais et de doter le port de fonctions multifonctionnelles, y compris touristiques. Cette approche intégrée vise à dynamiser l’économie locale tout en renforçant la compétitivité du Maroc dans un secteur stratégique.

Cet engagement s’inscrit également dans la continuité des accords précédemment signés à Safi le 22 janvier 2025 et à Agadir le 6 février 2025, portant sur un financement initial de 2,003 milliards de yens, soit environ 133 millions de dirhams. L’appui additionnel décidé à Rabat vient ainsi répondre aux ajustements techniques nécessaires pour assurer la réalisation complète de l’ensemble des composantes du projet.

La diplomatie économique prend le large

Au-delà de sa dimension sectorielle, cette coopération illustre la profondeur des relations entre le Maroc et le Japon, appelées à célébrer leur 70e anniversaire en 2026. Ces relations ont évolué d’une assistance technique ponctuelle vers un partenariat stratégique structuré. La signature, en mai 2024, d’un mémorandum de coopération par les ministres des Affaires étrangères des deux pays a d’ailleurs fixé une feuille de route claire pour une collaboration multidimensionnelle couvrant l’économie, la sécurité et les échanges humains.

Selon des experts, le Japon considère le Maroc comme un pôle de stabilité régionale et un partenaire central de sa stratégie africaine, notamment dans le cadre du processus de la TICAD (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique). Cette lecture pragmatique explique l’importance accordée aux projets structurants et à forte valeur ajoutée, à l’image de Souiria K’dima, qui s’inscrit pleinement dans les objectifs du Plan Halieutis marocain visant le développement de ports de pêche artisanale modernes et performants.

Maroc comme hub de coopération tripartite

À travers la coopération Sud-Sud-Japon, l’expertise marocaine, enrichie par le savoir-faire japonais, est mobilisée pour former des cadres africains, notamment dans les domaines de la pêche maritime et de la gestion de l’eau. Ce modèle conforte la position du Royaume comme acteur de référence sur le continent et partenaire crédible des grandes puissances asiatiques.

En consolidant un projet emblématique sur le littoral atlantique, le Japon et le Maroc réaffirment ainsi une relation fondée sur l’efficacité, la stabilité et une vision partagée du développement, où l’investissement structurant devient un levier diplomatique au service d’intérêts convergents.

Continuer la lecture

Bouton retour en haut de la page