Le gouvernement entend renforcer la consolidation de l’État social
Lors de la séance plénière conjointe entre les deux Chambres du Parlement, lundi 20 octobre, la ministre de l’Économie et des Finances a présenté les grandes orientations du projet de loi de finances pour l’exercice 2026. Elle a rappelé que l’une des priorités de ce projet consiste à poursuivre la consolidation des fondements de l’État social, dans la continuité des réformes entreprises depuis le début du mandat gouvernemental.
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a indiqué que les efforts déployés en matière de protection sociale ont permis l’enregistrement de 5,3 millions de familles, soit près de 19,6 millions de personnes, dans le registre social unifié à la mi-septembre 2025. Ce chiffre représente, selon elle, environ 51 % de la population nationale. D’après la ministre, cette étape constitue un jalon essentiel dans la généralisation du système de ciblage, destiné à « améliorer l’identification des bénéficiaires des programmes sociaux ».
La généralisation de l’assurance maladie obligatoire doit se poursuivre en 2026, l’État continuant à prendre en charge les cotisations d’environ 11 millions de citoyens issus des catégories les plus démunies. « Ces cotisations ont atteint un montant total de 26 milliards de dirhams depuis le lancement du régime « AMO Tadamon » et devraient s’élever à 10,5 milliards de dirhams pour l’année 2026 » a noté Mme Fettah.
4 millions de familles bénéficiaires en 2025
Concernant le soutien social direct, la ministre a précisé que près de 4 millions de familles en bénéficient à fin septembre 2025, pour un total cumulé de 44,6 milliards de dirhams depuis la mise en œuvre du dispositif. Le gouvernement prévoit également une revalorisation des aides mensuelles destinées aux enfants, avec des montants supplémentaires allant de 50 à 100 dirhams pour chacun des trois premiers enfants. Cette mesure sera accompagnée, selon Mme Fettah, par la mise en œuvre de l’aide dédiée aux enfants orphelins et à ceux résidant dans les établissements de protection sociale. « Un budget global de 29 milliards de dirhams a été mobilisé à cet effet pour l’année 2026 » a-t-elle précisé.
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Par ailleurs, le financement de ces programmes sera renforcé grâce à la prolongation de la contribution sociale de solidarité, inscrite dans le projet de loi de finances. En parallèle, le gouvernement poursuivra la mise en œuvre des autres volets de la généralisation de la protection sociale, notamment l’extension des régimes de retraite et la généralisation de l’indemnisation pour perte d’emploi.
Sur le plan du pouvoir d’achat, la ministre a affirmé que les dépenses engagées pour soutenir les prix des produits de base et stabiliser les coûts du transport ont atteint « environ 116 milliards de dirhams sur la période 2022-2025 ». À cela s’ajoute « un appui de 17 milliards de dirhams accordé à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable pour préserver la stabilité des factures d’électricité ». Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit la poursuite de cet effort, à hauteur de 14 milliards de dirhams, pour consolider le pouvoir d’achat des ménages et garantir la stabilité des prix des produits essentiels.
Logement, emploi et résilience en ligne de mire
Les résultats du dialogue social figurent également parmi les acquis mentionnés par la ministre. Les mesures prises au profit des salariés du secteur public et privé, ainsi que des retraités, ont représenté un coût global estimé à 84 milliards de dirhams pour la période 2022-2026, comprenant la révision du barème de l’impôt sur le revenu et l’augmentation du salaire minimum légal dans les secteurs agricole et non agricole.
En matière de logement, la ministre a fait savoir que le programme d’aide directe à l’acquisition du logement principal, lancé en 2024, a permis à plus de 68 000 familles d’en bénéficier jusqu’à la mi-octobre 2025, pour un montant global dépassant 5,6 milliards de dirhams.