Dakhla-Oued Eddahab, pionnière d’une aquaculture moderne et durable
Dakhla-Oued Eddahab se transforme en laboratoire pour la relance des plans aquacoles nationaux. Cette initiative vise à structurer les investissements, à dynamiser la production et à préserver l’environnement, tout en consolidant la place du Royaume comme acteur stratégique et durable dans le secteur aquacole en Afrique.
Dakhla-Oued Eddahab s’impose comme la région pilote de la révision nationale des plans aquacoles, destinée à repenser l’aménagement du littoral. Cette initiative vise à concilier expansion économique, investissements croissants et protection de l’environnement, tout en renforçant la compétitivité du secteur.
Six ans après le déploiement des premiers Plans régionaux d’aménagement et de gestion aquacoles (PAA), couvrant près de 70 % du littoral, l’Agence Nationale pour le Développement de l’Aquaculture (ANDA) lance une mise à jour majeure, en commençant par Dakhla-Oued Eddahab. L’objectif est d’adapter les stratégies de planification aux nouvelles exigences économiques, environnementales et réglementaires.
Les PAA initiaux avaient structuré l’activité aquacole sur plus de 2.400 kilomètres de côtes et permis de poser les bases d’un développement organisé. Mais le contexte a depuis évolué. Le décret n°2.23.1032, récemment publié au Bulletin officiel, modernise le cadre juridique, révisant les procédures d’approbation et d’évaluation des projets, tout en introduisant des standards de durabilité et de transparence.
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Des sources médiatiques indiquent que 4,7 millions de dirhams sont mobilisés pour élaborer un plan régional intégrant une évaluation stratégique de l’impact environnemental, un projet de structures aquacoles (PSA) et son étude d’impact écologique. Dakhla-Oued Eddahab a été choisie pour son dynamisme et son fort potentiel de développement.
Cette révision s’inscrit également dans la mise à jour du schéma directeur d’aménagement urbain de la région, homologué en 2015 et désormais dépassé face à l’expansion des activités maritimes et industrielles. Les espaces dédiés à l’aquaculture ont évolué, rendant nécessaire une planification sur 25 ans pour anticiper la croissance des projets et les besoins fonciers futurs.
Près de 24.000 hectares de zones maritimes ont été identifiés pour accueillir des investissements dans trois filières stratégiques : pisciculture, conchyliculture et algoculture. Le secteur a déjà attiré 1,5 milliard de dirhams d’investissements publics, produisant en 2024 7.000 tonnes pour un chiffre d’affaires de 310 millions de dirhams, selon les médias. L’année dernière, 200 nouvelles fermes aquacoles ont été créées et 322 conventions de création et d’exploitation publiées au Bulletin officiel. Des écloseries sont en développement pour renforcer la filière en amont.
Le Maroc ambitionne la réalisation de 450 projets aquacoles, dont 123 à vocation sociale, afin de soutenir jeunes entrepreneurs et coopératives de pêche artisanale. L’objectif est de produire 390.000 tonnes annuelles et de générer 6.300 emplois directs, selon les médias, consolidant le positionnement du Royaume comme acteur majeur de l’aquaculture durable en Afrique.
Le nouveau plan régional intégrera ainsi les données scientifiques, techniques et socio-économiques les plus récentes pour orienter les investissements vers les zones les plus favorables et réduire les risques environnementaux.