Le Maroc, leader de l’entrepreneuriat féminin vert dans la région MENA
Selon une récente étude, le Maroc devance plusieurs pays de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, en offrant un environnement plus favorable aux femmes entrepreneures dans le secteur des énergies renouvelables. Malgré ce progrès, la participation féminine globale au marché du travail reste faible, soulignant un contraste entre avancées sectorielles et défis structurels.
Le Maroc se distingue dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA) par un soutien institutionnel relativement plus fort envers les femmes entrepreneures du secteur des énergies renouvelables. C’est l’une des principales conclusions d’une étude parue dans Frontiers in Sustainability, réalisée dans six pays de la région — Arabie saoudite, Égypte, Jordanie, Maroc, Qatar et Tunisie — à partir de 120 réponses à un sondage, dont 15 provenant du Maroc.
En effet, l’enquête révèle que 46,7 % des participantes au Maroc estiment bénéficier de politiques gouvernementales favorables, un chiffre nettement supérieur à celui de l’Arabie saoudite (22,2 %) ou du Qatar (25 %). Cette perception positive s’appuie principalement sur deux leviers : la formation professionnelle, citée par 73,3 % des répondantes, et la présence de guichets dédiés à l’accompagnement (60 %). Ces dispositifs, combinés à la dynamique nationale de transition énergétique, placent le Royaume sur une trajectoire encourageante pour favoriser l’innovation verte et l’inclusion des femmes.
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Cependant, les obstacles demeurent nombreux. Les entrepreneures marocaines, comme leurs homologues régionales, se heurtent à un accès limité aux financements. Seules 23,3 % des répondantes, tous pays confondus, ont obtenu un financement externe ; la majorité dépend encore du soutien familial. Les banques exigent souvent des garanties difficiles à fournir (73,3 %) et la complexité administrative constitue un frein pour 68,3 % d’entre elles.
En outre, les défis ne sont pas uniquement financiers. Sur le plan socioculturel, 60 % des participantes affirment que leurs idées ont été remises en cause en raison de leur genre, et près de 72 % déplorent le manque de modèles féminins dans le secteur. Ce déficit freine l’émergence de réseaux de mentorat, pourtant jugés essentiels par 85 % des sondées.
Ces difficultés s’inscrivent dans un contexte plus large, marqué notamment par une participation féminine au marché du travail au Maroc qui demeure faible et en déclin. Selon l’enquête trimestrielle du Haut-Commissariat au Plan, le taux d’activité est passé de 20,1 % au deuxième trimestre 2024 à 18,9 % à la même période en 2025. Parallèlement, le chômage féminin a grimpé de 17,7 % à 19,9 %, contre 10,8 % pour les hommes.
Dans ce cadre, le Modèle de développement, présenté dans la note de politique du ministère de l’Économie et des Finances (2022), a prévu de porter le taux de participation des femmes à 45 % d’ici 2035, grâce à des mesures incitatives, la création d’emplois qualifiés, des formes de travail flexibles et des actions de sensibilisation dans les filières scientifiques et techniques.