Economie

Le fonds souverain norvégien se désengage de plusieurs entreprises israéliennes en raison du conflit à Gaza

Près de 2 000 milliards de dollars d’actifs sous gestion et une influence mondiale sur les marchés : le fonds souverain norvégien, plus grand investisseur institutionnel de la planète, a annoncé la cession de ses participations dans onze entreprises israéliennes, tout en ouvrant un examen approfondi de ses autres engagements dans le pays. Cette décision intervient dans un contexte de fortes tensions diplomatiques et de mobilisation croissante des investisseurs sur les questions éthiques liées au conflit à Gaza.

L’initiative fait suite à des révélations sur la présence du fonds dans le capital de Bet Shemesh Engines Ltd, société israélienne spécialisée dans la fabrication de pièces pour avions de chasse engagés dans l’offensive militaire contre la bande de Gaza. Le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a salué la réaction « rapide et proportionnée » de la Norges Bank Investment Management (NBIM), qui gère le fonds, rappelant que celui-ci « ne doit pas détenir de parts dans des entreprises contribuant directement à la guerre menée par Israël à Gaza ou à l’occupation de la Cisjordanie ».

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Nicolai Tangen, directeur général de la NBIM, a précisé que « ces mesures ont été prises en réponse à des circonstances extraordinaires. La situation à Gaza constitue une grave crise humanitaire. Nous sommes investis dans des entreprises opérant dans un pays en guerre, et les conditions en Cisjordanie et à Gaza se sont récemment détériorées ».

Le ministère norvégien des Finances a demandé à la banque centrale de revoir en profondeur la mise en œuvre de son mandat de gestion, d’évaluer ses positions dans les entreprises israéliennes et de proposer des mesures supplémentaires si nécessaire. Cette annonce s’inscrit dans la tradition norvégienne de conditionner les investissements souverains au respect de critères stricts en matière de droits humains et de droit international humanitaire.

Les précédents ne manquent pas : le fonds s’est déjà retiré de sociétés actives dans le charbon, l’armement ou impliquées dans la déforestation en Amazonie. Mais le dossier israélien pourrait marquer une nouvelle étape, tant il touche à un conflit à forte charge politique et émotionnelle sur la scène internationale. Les observateurs financiers anticipent que d’autres investisseurs institutionnels européens pourraient emboîter le pas, accentuant la pression économique sur les entreprises israéliennes opérant dans les territoires palestiniens occupés.

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