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Une puissance africaine, des ambitions globales

Du port Tanger Med à Guergarate, des réformes structurelles majeures aux coulisses de la Coupe du monde 2030, le Maroc avance avec l’assurance tranquille d’une nation qui a compris qu’elle ne peut plus se contenter d’être une simple passerelle entre l’Afrique et l’Europe. Elle entend être un acteur mondial à part entière, s’en donnant pour ce faire les outils et les moyens.

En 2025, le Royaume s’impose comme une puissance africaine qui ne se laisse pas enfermer dans les carcans du Sud global. À l’heure où bien des économies du continent peinent à s’affranchir de la rente extractive, le Maroc, lui, cultive une diversification industrielle et un modèle hybride qui forcent le respect :
automobile, aéronautique, énergies vertes, finance et logistique se conjuguent pour ancrer durablement le pays dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.

Le FMI ne s’y trompe pas : cinquième économie africaine, PIB en progression, stabilité institutionnelle… mais au-delà des chiffres, c’est une trajectoire qu’on salue, une vision royale claire qui a hissé Tanger Med au rang de hub méditerranéen, qui a transformé Noor Ouarzazate en vitrine solaire de tout un continent, et qui dessine déjà l’après-pétrole. Résilient face aux chocs planétaires, le Maroc devient aussi un aimant pour les investisseurs en quête de sécurité et d’innovation.

Mais le Royaume ne se contente pas de bâtir des zones franches ou des stades géants. Sa vraie révolution se joue peut-être ailleurs : dans cette ambition d’un État social qui protège sans assister. Depuis 2020, la généralisation progressive de la couverture sociale est devenue une promesse collective, avec près de 87% de Marocains désormais couverts par l’assurance maladie obligatoire.

Les allocations familiales, l’extension de la retraite aux indépendants et l’indemnité pour perte d’emploi ouvrent la voie à un modèle plus équitable, même si beaucoup reste à faire pour dompter l’informel et garantir l’équité territoriale. Derrière ces réformes, c’est une vision du progrès qui se dessine. Ni copier-coller d’un modèle européen, ni repli sur une solidarité archaïque, mais l’invention pragmatique d’un contrat social à la marocaine.

Souveraineté consolidée, diplomatie assumée
Au Sud, dans les provinces sahariennes, le Maroc donne à voir la traduction concrète de sa souveraineté. À Laâyoune et Dakhla, la croissance dépasse la moyenne nationale, les infrastructures fleurissent, les investissements locaux s’ancrent dans le territoire. Le plan d’autonomie, reconnu comme solution sérieuse et crédible par une écrasante majorité de chancelleries, a redéfini les termes du débat.

Le cap est posé : consolider sur le terrain, rallier le maximum de soutiens et, le moment venu, clarifier le cadre politique. Le Sahara, longtemps sujet de tensions, devient un levier d’affirmation régionale. L’autre arme de séduction massive du Maroc est plus douce, mais redoutablement efficace. Il s’agit de la culture. Sous le règne du Roi Mohammed VI, le Royaume a compris qu’un ksar restauré, un musée modernisé ou un festival mondial valent parfois plus qu’un sommet diplomatique.

Avec ses médinas rénovées, ses festivals de musique, son cinéma qui rayonne de Marrakech à Ouarzazate, et le Grand Théâtre de Rabat comme vitrine, le pays nourrit un soft power élégant qui renforce son image de pont entre Afrique, Méditerranée et monde arabe. Ce capital est une colonne vertébrale de l’influence marocaine visant à rassurer, séduire, fédérer…

Tout cela converge vers une échéance symbolique : celle de la Coupe du monde 2030. Un événement sportif ? Bien plus ! Pour Rabat, Casablanca, Marrakech, Tanger et Agadir, c’est un prétexte pour accélérer la mue nationale : LGV prolongée, autoroutes doublées, stades géants comme le futur Grand Stade Hassan II de Benslimane, hubs aéroportuaires consolidés, villes réhabilitées…

La «Fondation Maroc 2030» cristallise cette dynamique. Il s’agit de fédérer l’État, le privé, la société civile et la diaspora autour d’un même récit. Il s’agit de ne pas répéter l’erreur de l’événementiel éphémère, mais d’ancrer la transformation.

Le Mondial pourrait injecter jusqu’à 10 milliards de dollars dans l’économie nationale. Mais la vraie victoire sera ailleurs : c’est celle d’inscrire durablement le pays sur la carte des puissances émergentes qui n’acceptent plus d’être regardées de haut par le Nord. En 2025, le Maroc avance sur tous les fronts : économique, social, diplomatique, culturel, sportif… Le Royaume ne choisit pas, il conjugue. Et à cinq ans de l’échéance de 2030, il entend montrer qu’une nation africaine peut, à la fois, être fière de ses racines et ambitieuse pour le monde.

Ilyas Bellarbi / Les Inspirations ÉCO

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