Des hausses ciblées dans les marchés de gros de Casablanca
À Casablanca, les marchés de gros affichent une stabilité apparente, masquant des tensions sectorielles. Les viandes rouges et les légumes-racines connaissent des hausses marquées, tandis que certains produits frais voient leurs prix se modérer, traduisant une conjoncture alimentaire hétérogène.
À l’aune des relevés hebdomadaires émanant de la Société de Développement Local (SDL) Casa Prestations, les marchés de gros de Casablanca affichent, au 24 décembre 2025, une stabilité globale des prix qui dissimule une volatilité sectorielle non négligeable. Si l’équilibre général des prix des denrées de première nécessité semble préservé, l’examen minutieux des cotations révèle une pression inflationniste marquée sur certaines catégories de produits, notamment les protéines animales et certains légumes-racines.
Cette dichotomie signale une conjoncture hétérogène, soulevant des interrogations quant à la résilience des chaînes d’approvisionnement et à l’impact sur le pouvoir d’achat des ménages.
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L’épicentre de cette fluctuation se situe incontestablement dans le segment des viandes rouges, dont la dynamique tarifaire est particulièrement éloquente. La viande ovine enregistre une flambée spectaculaire de son seuil plancher, s’appréciant de 5 dirhams par kilogramme pour atteindre la barre symbolique des 100 DH/kg.
Cette majoration, bien que circonscrite au prix minimum, témoigne d’une tension accrue sur l’offre. Parallèlement, la viande bovine subit une double correction haussière : le prix minimal s’est revalorisé de 2 DH/kg, tandis que la côte maximale a été ajustée à la hausse d’un dirham, culminant à 95 DH/kg. Ces ajustements tarifaires dessinent une trajectoire ascendante qui pourrait, à terme, modifier les habitudes de consommation.
Le secteur des produits maraîchers connaît également des mouvements notables, bien que plus nuancés. La carotte, légume-racine essentiel, affiche une ascension prononcée, son prix plancher progressant de 1,5 DH/kg. D’autres produits frais, tels que l’aubergine, l’oignon frais, ainsi que les fruits locaux (pomme et kaki), ont vu leurs cotations rehaussées d’un dirham par kilogramme.
Cette augmentation ciblée contraste avec la modération, voire le léger recul, observé sur des produits de large consommation comme la courgette et la tomate, dont les plafonds de prix ont fléchi. Cette divergence illustre la complexité des mécanismes de formation des prix, où l’abondance de certaines récoltes vient tempérer la pression inflationniste exercée par d’autres.

