Royaume-Uni : Convergence des intérêts autour du Mondial 2030
Le Royaume-Uni renforce sa politique africaine autour d’un partenariat fondé sur l’investissement et le commerce. Le 15 décembre 2025, cette stratégie s’est concrétisée avec le Maroc dans le cadre de l’organisation de la Coupe du monde 2030, promouvant co-développement, croissance partagée et coopération sur les axes économiques, sécuritaires et climatiques.
La nouvelle orientation de la politique britannique, récemment exposée par Mme la baronne Chapman de Darlington, ministre du Développement et de l’Afrique, marque un tournant significatif. Elle remplace le modèle traditionnel de l’aide unilatérale par un partenariat équilibré axé sur l’investissement direct et le commerce. Cette approche vise à établir une relation de codéveloppement où les intérêts économiques et stratégiques convergent.
L’accord bilatéral avec le Maroc est la concrétisation de cette philosophie. En se positionnant comme un partenaire d’investissement clé dans les projets liés au Mondial 2030, le Royaume-Uni cherche à faciliter l’accès de ses entreprises aux opportunités de contrats dans la construction et la logistique. Cette démarche est un gage de confiance dans la trajectoire de développement du Maroc et une reconnaissance de son rôle de locomotive africaine.
L’engagement au Maroc s’inscrit dans le cadre d’une stratégie africaine globale et inclusive du Royaume-Uni. Cette stratégie reconnaît la dynamique démographique et économique du continent et vise à renforcer la coopération sur des thématiques essentielles à la prospérité et à la stabilité régionales.
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Cette stratégie s’articule autour de plusieurs piliers fondamentaux. En matière de commerce et d’investissement, Londres apporte un soutien actif à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et mobilise le capital privé via des véhicules comme le British International Investment (BII), favorisant ainsi une croissance économique durable et l’intégration régionale.
Le Royaume-Uni manifeste également un engagement résolu en faveur du climat et de l’énergie, notamment par l’objectif ambitieux de la « Mission 300 » visant à fournir l’électricité à 300 millions de personnes d’ici 2030, en phase avec les impératifs de la transition énergétique mondiale. Le troisième axe essentiel concerne la paix et la sécurité. Il se traduit par une collaboration renforcée avec l’Union africaine (UA) pour la prévention et la résolution des conflits (notamment au Soudan) et le soutien aux processus de reprise post-conflit.
Enfin, la stratégie inclut un volet consacré à la gouvernance mondiale, plaidant pour une représentation accrue de l’Afrique au sein des institutions financières internationales. Celle-ci se traduit notamment par la promotion de l’octroi d’un siège africain supplémentaire au Fonds monétaire international (FMI) et par l’augmentation du pouvoir de vote de l’Afrique à la Banque mondiale, dans la perspective de la présidence britannique du G20 en 2027.
Parallèlement, cette orientation stratégique met l’accent sur le développement de partenariats technologiques avancés dans les domaines de l’innovation, en particulier dans l’intelligence artificielle et les industries créatives. À cet égard, le programme de formation en IA Royaume-Uni–Afrique du Sud illustre la volonté de renforcer les compétences et la coopération technologique sur le continent.

