Le ministère de l’Intérieur fixe de nouvelles exigences
Le Maroc réforme le paysage politique pour renforcer la fiabilité et l’ancrage national de ses partis. Le projet de loi organique n° 54.25, piloté par le ministère de l’Intérieur, impose de nouvelles conditions de création, de parité et de transparence, visant à limiter la prolifération des formations sans base sociale et à moderniser l’organisation du système partisan.
Le ministère de l’Intérieur marocain a engagé une réforme ambitieuse pour assainir et renforcer le paysage politique national. Présenté par M. Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, le projet de loi organique n° 54.25 modifie en profondeur les conditions de création et de fonctionnement des partis politiques, dans le but de rehausser leur crédibilité et leur efficacité.
Au cœur de cette réforme, les conditions de fondation des partis sont durcies. La création d’un parti nécessitera désormais la mobilisation d’au moins 2 000 membres fondateurs, répartis sur l’ensemble des régions du Royaume. Cette mesure vise à garantir un véritable ancrage national et à limiter la prolifération de formations dépourvues de base sociale solide.
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Le texte promeut également une participation accrue des jeunes et des femmes. La liste des fondateurs devra comporter au moins un cinquième de jeunes de moins de 35 ans et un cinquième de femmes. Par ailleurs, le bureau fondateur devra compter au minimum quatre femmes parmi ses douze membres, assurant une représentation équilibrée dès la création du parti.
Le projet de loi renforce aussi la transparence et la légalité. Chaque membre fondateur devra fournir une attestation d’inscription sur les listes électorales et un extrait du casier judiciaire. Pour éviter toute confusion auprès de l’électorat, le nom et le symbole du parti devront être uniques et distincts de ceux des formations existantes.
Les aspects procéduraux sont également révisés : le congrès fondateur ne sera valide qu’en présence de 75 % des membres fondateurs, et toute promotion médiatique avant l’obtention du statut légal officiel sera interdite.
Avec ces nouvelles dispositions, le Maroc vise à bâtir un système de partis plus solide et mieux organisé, capable de jouer pleinement son rôle dans l’encadrement des citoyens et la consolidation du processus démocratique national.

