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vitrines de la diplomatie marocaine et de son soft power

Du 30 octobre au 1ᵉʳ novembre 2025, Marrakech accueille le 14ᵉ Congrès Mondial des Consuls, coorganisé par la FICAC et l’UCHM. Dans un contexte de recomposition géopolitique, le Maroc mise sur une diplomatie de résultats : circuits d’investissement, mobilité académique et culturelle, protection consulaire renforcée, avec évaluation par indicateurs et calendriers partagés.

L’ouverture du Congrès a donné le ton : une plateforme de dialogue, de collaboration et de « raison partagée » pour une diplomatie de proximité plus efficace. Dans son allocution de bienvenue, Atman Haloui, président de l’UCHM, a rappelé que le Maroc est « une terre d’accueil, de paix et de civilisation », engagée dans une dynamique d’accélération du développement sous l’impulsion de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI. Il a souligné l’importance des ponts à bâtir entre les États et le rôle discret mais stratégique des consuls honoraires pour fluidifier les échanges.

Selon M. Halaoui, le réseau consulaire au Maroc s’est densifié, avec plus de 170 consuls honoraires accrédités et régulièrement mobilisés autour d’événements, de visites et de rencontres avec les autorités nationales. Cette présence, a-t-il indiqué, contribue à rapprocher les acteurs économiques et culturels, à faciliter la protection consulaire et à favoriser des projets d’intérêt commun.

FICAC : formation, réseaux et outils pour moderniser l’action consulaire

Saluant l’organisation marocaine, le président de la FICAC, M. Nikolaos K. Margaropoulos, a insisté sur la portée exceptionnelle de cette édition, réunissant près de 200 participants – l’un des plus forts niveaux d’affluence du Congrès. Revenant sur l’histoire de la Fédération, créée en 1982 par sept corps consulaires nordiques, il a souligné son expansion à plus d’une centaine de corps et associations membres à travers le monde.

Au-delà du réseau, la FICAC mise sur la professionnalisation. M. Margaropoulos a détaillé un Executive Diploma en diplomatie développé avec des partenaires universitaires, afin de combler le déficit de formation structurée dont souffrent encore de nombreux consuls honoraires. Il a également évoqué la publication d’un ouvrage de référence sur les relations diplomatiques et consulaires contemporaines, diffusé largement dans les bibliothèques universitaires, et la création d’une fondation dédiée à des bourses d’études en paix et résolution des conflits.

Côté partenariats, l’accord avec la Chambre de commerce internationale (ICC) ouvre des passerelles directes entre le réseau consulaire et plus de 45 millions d’entreprises dans 170 pays. Objectif : transformer la diplomatie économique en résultats tangibles pour les territoires, en facilitant prospection, co-investissement, innovation et intégration des PME dans les chaînes de valeur.

Diplomatie économique, culturelle et humanitaire : des priorités concrètes

À Marrakech, la feuille de route est claire : passer d’une diplomatie d’intentions à une diplomatie de résultats. Sur le plan économique, les ateliers portent sur l’appui aux entreprises (PME/ETI), l’attraction d’investissements responsables et la facilitation commerciale, en s’appuyant sur les atouts marocains : stabilité macroéconomique, infrastructures de classe mondiale, hubs logistiques et financiers, et écosystème d’affaires en progression.

Sur le registre culturel, la « soft diplomacy » est considérée comme un levier d’influence durable : coproductions artistiques, saisons croisées, mobilité académique, programmes de bourses et plateformes médiatiques capables de raconter l’Afrique depuis l’Afrique. Cette approche nourrit la compréhension mutuelle et prépare le terrain à des coopérations économiques plus profondes.

La dimension humanitaire s’impose également : protection et assistance consulaire, gestion des situations d’urgence, mobilité des personnes, et coordination inter-agences. Les consuls honoraires, au plus près des communautés, sont souvent les premiers relais en cas de crise ; d’où l’importance de procédures harmonisées, d’outils numériques communs et de formations aux standards internationaux.

Mesure d’impact et mécanismes de suivi : vers une diplomatie « accountable »

Les organisateurs insistent sur la traçabilité des engagements. Plusieurs pistes sont discutées : tableaux de bord partagés (indicateurs d’affaires générées, missions facilités, bénéficiaires de programmes culturels, cas d’assistance traités), feuilles de route à 12 mois co-signées par les réseaux consulaires et les autorités partenaires, et revues semestrielles pour ajuster les priorités.

Dans cette logique, le Maroc plaide pour un modus operandi fondé sur trois principes : la convergence des acteurs publics, privés et académiques ; la décentralisation de l’action consulaire vers les territoires, en lien avec les régions et les centres régionaux d’investissement ; et la numérisation des processus (bases de données partagées, guichets uniques, e-formation), afin de gagner en réactivité et en transparence.

Carrefour euro-méditerranéen, africain et atlantique, le Royaume met à profit sa position géostratégique pour architecturer des coalitions utiles. Le Congrès illustre cette capacité à relier diplomatie officielle et diplomatie de proximité, grands partenaires et réseaux locaux, initiatives économiques et dialogue culturel. Dans la continuité des orientations royales, il s’agit d’arrimer l’ouverture internationale à des bénéfices concrets pour les citoyens et les entreprises.

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