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Felipe VI réaffirme à l’ONU la centralité du Maroc dans la politique étrangère de l’Espagne

L’intervention du roi Felipe VI devant la 80ᵉ Assemblée générale des Nations unies a été scrutée avec une attention particulière par Rabat, Alger et les partisans du Polisario. Il a mentionné le dossier du Sahara marocain en appelant à soutenir les efforts onusiens conduits par l’envoyé spécial Staffan de Mistura, le monarque espagnol a surtout tenu à réaffirmer la solidité des liens qui unissent Madrid et Rabat.

« Je dois évoquer les relations particulières de voisinage et de coopération qui nous unissent avec le Royaume du Maroc, relations qui ont connu ces dernières années un regain de dynamisme au bénéfice de nos peuples », a-t-il déclaré, mettant un terme aux spéculations sur une prétendue inflexion de la diplomatie espagnole.

Sur le conflit du Sahara, Felipe VI s’est limité à souligner le soutien espagnol au processus politique mené par l’ONU, sans rappeler explicitement l’appui de Madrid au plan d’autonomie marocain, reconnu en mars 2022 par le gouvernement de Pedro Sánchez comme « la base la plus sérieuse, crédible et réaliste » pour parvenir à une solution politique. Cette omission a été rapidement interprétée par le Polisario et Alger comme un signe d’ouverture en leur faveur. Mais en pratique, la mise en avant du partenariat bilatéral avec le Maroc dans le même discours réduit la portée de ces lectures.

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Les propos du roi espagnol prennent d’autant plus de relief que les relations entre les deux royaumes ont connu une grave crise en 2021, après l’accueil en Espagne du chef du Polisario, Brahim Ghali, sous une fausse identité, afin qu’il y soit soigné. La normalisation n’a été possible qu’après le départ de la ministre des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, et la réaffirmation par Madrid de l’importance stratégique du Maroc.

Depuis la reconnaissance espagnole du plan d’autonomie en 2022 et la visite officielle du Premier ministre Pedro Sánchez à Rabat, la relation maroco-espagnole s’est replacée sur une trajectoire ascendante. Coopération économique, contrôle migratoire, gestion des flux énergétiques et coordination sécuritaire en Méditerranée et au Sahel constituent autant de domaines où l’Espagne dépend de la stabilité de son partenaire marocain.

Dans ce contexte, les mots de Felipe VI devant l’ONU s’apparentent à un rappel de ligne stratégique : tout débat sur le Sahara est lu par Rabat à travers le prisme de la loyauté des partenaires. En réaffirmant « les relations particulières » avec le Maroc, le roi d’Espagne a implicitement fermé la porte à toute hypothèse de recul diplomatique, confirmant que le socle du rapprochement de 2022 reste intact malgré les campagnes de désinformation relayées par Alger et le Polisario.

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