une dynamique stratégique vers l’Atlantique
À l’heure où l’Afrique sahélienne cherche de nouveaux leviers d’intégration et de développement, le Maroc s’impose comme un partenaire stratégique incontournable. L’Audience accordée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lundi au Palais Royal de Rabat, aux ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali et du Niger — membres fondateurs de l’Alliance des États du Sahel (AES) — illustre cette ambition partagée d’ouvrir une nouvelle page dans les relations Sud-Sud.
L’Audience Royale réunissant M. Karamoko Jean Marie Traoré (Burkina Faso), M. Abdoulaye Diop (Mali) et M. Bakary Yaou Sangaré (Niger) n’était pas seulement un témoignage d’amitié ancienne ; elle incarnait aussi la confirmation d’une stratégie résolument tournée vers l’avenir.
Les ministres sahéliens ont exprimé à Sa Majesté le Roi la gratitude de leurs Chefs d’État pour l’attention constante accordée par le Souverain à la région du Sahel. Ils ont souligné le rôle moteur du Maroc dans les initiatives de développement et de stabilité au profit de leurs populations, tout en saluant la pertinence des Actions Royales dans un contexte régional particulièrement complexe.
Au cœur des échanges, l’Initiative Royale pour l’accès des pays sahéliens à l’Atlantique a suscité un large consensus. Annoncée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI lors du discours commémoratif de la Marche Verte, cette initiative entend doter le Sahel d’un débouché maritime essentiel, en s’appuyant sur les infrastructures marocaines modernes et stratégiquement situées.
La privation d’accès à la mer est l’un des principaux handicaps structurels des économies sahéliennes. En leur offrant un accès aux ports de Tanger Med, Dakhla Atlantique ou encore à l’ensemble du réseau ferroviaire et routier marocain, le Royaume propose une solution concrète aux défis logistiques, commerciaux et économiques auxquels font face ces pays enclavés.
Ce projet dépasse la simple dimension économique : il s’inscrit dans une vision géopolitique novatrice visant à rééquilibrer les flux commerciaux africains, à stimuler l’intégration continentale, et à ancrer durablement la stabilité régionale.
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Marrakech, capitale de la coordination sahélienne
En marge de cette dynamique, Marrakech a accueilli le 23 décembre 2023 une réunion ministérielle de coordination consacrée à l’Initiative Atlantique. Sous l’égide de M. Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, cette rencontre a réuni les ministres sahéliens ainsi qu’un représentant du Tchad, marquant une première étape concrète vers la mise en œuvre de l’ambitieuse Vision Royale.
Au-delà des discours, cette réunion a permis d’esquisser une feuille de route pragmatique, s’appuyant sur des synergies existantes en matière d’infrastructures, d’investissement et de coopération technique. Elle a également été l’occasion d’entretiens bilatéraux visant à renforcer davantage les liens politiques et économiques entre le Maroc et ses partenaires sahéliens.
Sa Majesté le Roi a réaffirmé dans ses discours récents une conviction profonde : « Pour résoudre les difficultés auxquelles se trouvent confrontés les États frères du Sahel, la solution ne peut être exclusivement sécuritaire ou militaire ». Le développement économique inclusif est ainsi placé au cœur de la réponse marocaine aux défis sahéliens.
Dans cette perspective, l’Initiative Atlantique vise également à favoriser l’essor de corridors économiques régionaux, à soutenir l’industrialisation, et à renforcer les chaînes de valeur transfrontalières. Par son approche intégrée, le projet entend transformer les fragilités actuelles du Sahel en opportunités de croissance partagée.
Le Maroc, pivot africain d’une coopération Sud-Sud renforcée
Par cette initiative et par l’ensemble de ses actions diplomatiques, le Maroc confirme son statut de puissance africaine émergente, œuvrant pour une Afrique intégrée, résiliente et souveraine.
Déjà solidement ancré dans des projets continentaux d’envergure — comme l’Initiative atlantique, l’adhésion à la CEDEAO en cours ou encore le gazoduc Afrique Atlantique — le Royaume poursuit la consolidation de son rôle de pivot stratégique entre l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique du Nord et le monde atlantique.
L’Alliance avec les pays du Sahel s’inscrit ainsi dans une vision plus large : celle d’un Maroc qui met son expertise, ses infrastructures et sa diplomatie au service d’une renaissance africaine fondée sur la solidarité et l’intégration.
À travers l’accueil réservé aux ministres sahéliens, les discussions à Marrakech et l’adhésion unanime à l’initiative Atlantique, une dynamique nouvelle s’enclenche. Elle augure d’une coopération renforcée entre le Maroc et les États de l’AES, fondée sur la confiance, le développement et une vision partagée de l’avenir.
Au moment où le monde redessine ses cartes d’influence, le Royaume du Maroc, fidèle à sa vocation africaine, propose ainsi un modèle de partenariat gagnant-gagnant, plaçant le Sahel au cœur des nouvelles routes de prospérité et de stabilité.