Economie

Responsabilité sociétale, nouveau modèle de croissance pour les entreprises

Portée par des initiatives réglementaires et des investissements stratégiques, la transformation des entreprises répond à un double objectif : renforcer l’attractivité économique du pays tout en assurant une croissance plus inclusive et respectueuse des équilibres écologiques. C’est aussi un momentum les impératifs environnementaux et sociaux redéfinissent les stratégies économiques mondiales, ce qui pousse le Maroc à sinscrire dans une dynamique visant à intégrer la RSE et les critères ESG comme piliers du développement durable.

Désormais, les entreprises cotées et les entités faisant appel public à l›épargne doivent intégrer la démarche ESG dans leurs pratiques, sous l’impulsion de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) et de la Bourse de Casablanca. Cette obligation vise à assurer une meilleure transparence des activités économiques, tout en stimulant l’adoption de pratiques responsables. En effet, les critères ESG ne sont plus un simple label, mais un indicateur d’excellence qui impacte directement l’accès au financement et la valorisation des entreprises sur les marchés financiers.

Ainsi, les nouvelles exigences en matière de reporting ESG imposent aux entreprises de communiquer sur leur impact environnemental, leur politique sociale et leur gouvernance. Ces données deviennent un critère d›évaluation essentiel pour les investisseurs, notamment institutionnels, qui intègrent ces aspects dans leurs décisions stratégiques.

L’intégration des critères ESG dans le paysage économique marocain s’accompagne d’un essor des Green Bonds, ces obligations vertes destinées à financer des projets respectueux de l’environnement. Depuis 2016, plusieurs émetteurs marocains ont levé des fonds via ces instruments, avec un montant cumulé dépassant les 4 milliards de dirhams. Ces émissions sont encouragées par des incitations réglementaires et un cadre normatif aligné sur les meilleures pratiques internationales.

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Parallèlement, l’investissement socialement responsable (ISR) gagne en popularité. Deux OPCVM marocains ont ainsi adopté une stratégie basée sur les notations ESG, privilégiant les entreprises engagées dans une transition durable. Ce positionnement répond à une demande croissante des investisseurs internationaux, soucieux d’intégrer des critères extra-financiers dans leurs portefeuilles.

Des enjeux réglementaires et stratégiques

L’encadrement réglementaire joue un rôle déterminant dans la structuration de cette transition. Le Maroc a adopté une Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) qui impose aux entreprises de se conformer à des normes environnementales et sociales strictes. Cette stratégie repose sur sept enjeux prioritaires, allant de la gestion des ressources naturelles à la promotion de l’inclusion sociale.

En outre, la CGEM a mis en place un Label RSE, qui distingue les entreprises ayant intégré une démarche responsable dans leur gouvernance. À ce jour, 78 entreprises, dont 16 cotées en bourse, ont obtenu cette distinction, renforçant ainsi leur crédibilité et leur attractivité sur les marchés financiers.

Malgré ces avancées, la mise en place effective des critères ESG demeure un défi pour de nombreuses entreprises marocaines. L’adoption de la RSE implique des investissements significatifs, une refonte des modèles de gouvernance et un changement culturel profond. Toutefois, les bénéfices à long terme sont indéniables : meilleure gestion des risques, accès facilité aux financements, résilience accrue face aux crises économiques et environnementales.

Le Maroc se positionne ainsi comme un acteur régional de premier plan dans la finance durable, prouvant que l’engagement ESG n’est pas une contrainte, mais une opportunité stratégique. La transition vers une économie responsable est en marche, portée par un cadre réglementaire évolutif et une mobilisation croissante des acteurs économiques. L’avenir des entreprises marocaines se dessine ainsi à l’intersection de la performance financière et de la soutenabilité .

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