Psychiatre et psychologue : quelles différences et lequel choisir ?

Qu’est-ce qui sépare ces deux professions qui semblent aussi proches ? Selon les données de la Drees, 88 647 en France psychologues et 15 580 psychiatres (salariés et libéraux) exerçaient en France, au 1er janvier 2023. Voici ce qui les différencie.

Qu’est-ce qu’un psychologue ?

Un psychologue est titulaire d’un diplôme universitaire de niveau master 2 ou doctorat. Il étudie la façon de penser, de se sentir et de se comporter. Il applique ces connaissances en vue d’aider ses patients. Plusieurs spécialités existent en psychologie, chacune pouvant répondre à des besoins spécifiques : psychologie du travail, psychologie de l’enfant, psychologie scolaire, neuropsychologie, psycho-gérontologie, psychologie cognitive, etc.

Les psychologues, en tant que professionnels de santé, doivent s’enregistrer au Répertoire partagé des professionnels intervenant dans le système de santé (RPPS).

Qu’est-ce qu’un psychiatre ?

À la différence du psychologue, un psychiatre est docteur en médecine : il pose un diagnostic clinique et peut prescrire des médicaments pour établir un traitement. Il a pour but d’évaluer physiologiquement et chimiquement les maladies. Il effectue donc son travail d’un point de vue médical et pharmacologique.

Pour exercer, les psychiatres doivent être inscrits à l’Ordre des médecins, qui régit la profession en France.

Mais alors vers quel professionnel se tourner ?

Et bien, cela va dépendre des besoins du patient. « Il faut vraiment prendre en compte la notion de graduation des difficultés rencontrées, c’est-à-dire l’impact qu’elles ont sur la vie quotidienne », explique Aude Caria, psychologue de formation et directrice de Psycom, organisme public qui informe, oriente et sensibilise sur la santé mentale.

Un psychologue va proposer des soins psychologiques, en utilisant différentes techniques, qui s’attachent plutôt à essayer de comprendre les émotions, les comportements ou encore les relations avec les autres.

En fonction des besoins, il faudra plutôt s’adresser à un professionnel qui pratique les thérapies cognitives et comportementales, ou rechercher du soutien psychologique, des thérapies de groupe, des thérapies familiales, ou encore des thérapies conjugales…

« Quand les troubles sont plus importants en termes d’intensité, de durée et d’impact sur le quotidien. Si les problèmes rencontrés perturbent les relations sociales ou empêchent d’aller au travail, il peut être intéressant de se tourner vers un ou une psychiatre qui peut proposer des thérapies médicamenteuses ou une hospitalisation si besoin », poursuit Aude Caria.

Pour autant, rien de tout cela n’est immuable : il est tout à fait possible de s’orienter en premier lieu vers un psychologue, qui pourra réorienter les patients vers un psychiatre. Et inversement.

Et petit rappel pour la route : il n’est pas nécessaire de passer par un médecin traitant pour consulter un psychologue ou un psychiatre.

Quels coûts et quels remboursements ?

Avec le dispositif Mon Soutien Psy, mis en place en 2022, le suivi psychologique, uniquement réalisé par un psychologue conventionné avec l’Assurance maladie, peut être pris en charge, sous certaines conditions :

• être âgé de 3 ans ou plus ;
• être en souffrance psychique d’intensité légère à modérée.

Il n’est plus nécessaire, depuis juin 2024, de passer par un médecin pour bénéficier du dispositif. Mon Soutien psy propose un suivi de 12 séances maximum dont une séance d’évaluation. L’Assurance maladie prend alors en charge 60 % du coût des séances et certaines mutuelles peuvent compléter.

Si vous décidez de choisir un psychologue non conventionné, le suivi n’est pas pris en charge par l’Assurance maladie mais peut l’être en partie par certaines mutuelles. Le tarif moyen d’une consultation est de 54 euros selon l’état des lieux de la profession réalisé par la Fédération Française des Psychologues et de Psychologie – FFPP, paru en novembre 2022, mais de très fortes disparités existent en fonction des régions.

Le psychiatre étant un médecin, la Sécurité sociale rembourse les consultations à hauteur de 70 % du tarif de convention, dans le cadre du parcours de soins coordonnés, c’est-à-dire après avoir consulté votre médecin traitant qui vous a orienté vers un psychiatre. Sauf pour les patients âgés de 16 à 25 ans pour lesquels il n’est pas nécessaire de passer par le parcours de soins pour être remboursés.

Par contre, le tarif d’une consultation varie en fonction du secteur. En secteur 1, le tarif de la consultation est de 46,70 €. En secteur 2, le tarif de la consultation varie beaucoup, mais la base de remboursement fixée par la Sécurité sociale est de 39 €. Les dépassements d’honoraires restent à la charge du patient.