Pétrole : les cours en chute après l’annonce d’une nouvelle hausse de la production par huit Etats membres de l’OPEP+
Hibapress / Le Monde
L’Arabie saoudite, la Russie et six autres Etats membres produiront 411 000 barils par jour, dépassant le plan initial de 137 000 barils.
Les cours du pétrole ont de nouveau chuté lundi 5 mai, de plus de 3 %, plombés par l’annonce la veille par l’OPEP+ d’une accélération de la production pour le mois de juin à l’heure où les prix sont déjà très bas.
Huit pays membres de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, vont produire 411 000 barils par jour, comme en mai, selon un communiqué, alors que le plan de réintroduction initial prévoyait une augmentation de 137 000 barils seulement. Dans les échanges matinaux en Asie, vers 5 heures du matin à Paris, le baril de WTI américain dégringolait de 3,8 % à 56,08 dollars, quand celui de Brent de la mer du Nord perdait 3,5 % à 59,17 dollars.
« L’OPEP+ vient de lancer une bombe sur le marché pétrolier », avait commenté, dimanche, Jorge Leon, de Rystad Energy, interrogé par l’Agence France-Presse (AFP). « Après le signal du mois dernier, la décision d’aujourd’hui envoie un message clair : le groupe change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes. » Ce revirement permet en outre de « tisser de bonnes relations avec les Etats-Unis de Donald Trump », selon l’analyste.
Peu après sa prise de fonctions, le président américain avait demandé à l’Arabie saoudite de produire davantage pour faire baisser les cours. Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menée par Riyad, et leurs alliés conduits par Moscou, ont noué en 2016 un accord appelé OPEP+ pour mieux peser sur le marché.
Ces 22 pays, pour la plupart très dépendants de la manne pétrolière, jouaient jusqu’à une date récente sur la raréfaction de l’offre pour doper les prix, gardant en réserve des millions de barils. Huit pays membres, qui ont consenti des réductions supplémentaires, ont fourni un effort plus soutenu. Outre l’Arabie saoudite et la Russie, sont concernés l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. Après avoir repoussé à plusieurs reprises la réintroduction de ces volumes, ils ont lancé le processus au début du mois d’avril et appuient désormais sur l’accélérateur.