Pénurie de quétiapine : ce traitement clé pour les troubles bipolaires et la schizophrénie manque dans les pharmacies
Ce médicament prescrit pour soigner les troubles bipolaires et la schizophrénie est en forte tension d’approvisionnement. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) recommande de limiter les prescriptions pour éviter une rupture totale. Une annonce qui inquiète patients et médecins.
La quétiapine, connue sous le nom commercial Xeroquel, est un antipsychotique largement utilisé pour stabiliser l’humeur et traiter les troubles psychiatriques sévères. Pourtant, depuis plusieurs semaines, les pharmacies peinent à en obtenir. La raison ? Un problème de production chez Pharmaten, le principal fabricant de la molécule, basé en Grèce. Face à cette pénurie, l’ANSM a pris des mesures : les exportations sont interdites et les médecins sont appelés à réserver les nouvelles prescriptions aux patients atteints de troubles bipolaires.
Un médicament difficile à remplacer
Si la recommandation semble logique pour préserver les stocks restants, elle pose un véritable problème aux psychiatres. Contrairement à d’autres traitements, la quétiapine n’est pas toujours interchangeable. Son arrêt brutal peut entraîner des insomnies, des crises d’angoisse, des épisodes maniaques ou dépressifs sévères.
Le psychiatre Antoine Pélissolo a d’ailleurs alerté sur son blog que les stocks sont déjà épuisés ou en voie de l’être dans de nombreuses pharmacies, soulignant que la quétiapine ne doit pas être interrompue brutalement sous peine de rechutes graves.
L’inquiétude est d’autant plus grande que la quétiapine est aussi utilisée en complément dans certains cas de dépression résistante ou de troubles anxieux sévères. Pour certains patients, c’est le seul traitement efficace.
L’ANSM recommande aux médecins de privilégier des alternatives, mais en psychiatrie, chaque molécule a un effet spécifique sur le patient, rendant le remplacement complexe et délicat.
Lire aussi >> Est-il possible de toucher l’allocation adulte handicapé (AAH) pour un trouble mental ?
Un problème récurrent de pénuries
Cette crise s’ajoute à une liste de plus en plus longue de médicaments en rupture de stock. Ces dernières années, les tensions d’approvisionnement touchent aussi bien les antibiotiques que les anticancéreux ou les traitements pour l’épilepsie.
Le problème ? Une dépendance croissante aux laboratoires étrangers pour la fabrication des molécules. Dans le cas de la quétiapine, une seule entreprise est responsable de la production, ce qui rend tout le système vulnérable en cas de défaillance.
Quelle solution pour les patients ?
Les psychiatres recommandent aux patients sous quétiapine de ne surtout pas arrêter leur traitement sans avis médical. Si la molécule devient totalement indisponible, un suivi rapproché et une adaptation progressive à un autre médicament sont indispensables.
L’ANSM tente actuellement de trouver des solutions pour stabiliser l’approvisionnement et éviter que la situation ne s’aggrave. En attendant, les patients concernés sont invités à se rapprocher de leur médecin pour anticiper d’éventuelles alternatives.