Le secteur privé invité à assainir les irrégularités foncières pour booster les projets d’investissement
La gestion du foncier de l’État au Maroc représente un enjeu stratégique majeur, confronté à des défis complexes. Lors d’une rencontre avec la CGEM ce mois-ci, un appel a été lancé au secteur privé pour régulariser sa situation auprès de la Direction des domaines, afin de libérer des ressources foncières sous-exploitées.
En 2024, la gestion des terres publiques au Maroc demeure un défi stratégique, essentiel pour les objectifs de développement du pays. Face à des enjeux complexes, l’assainissement des conflits fonciers s’impose comme une priorité absolue. Ces différends freinent l’exploitation optimale des terrains, alors que ces derniers deviennent de plus en plus précieux.
Dans ce cadre, un appel a été lancé lors d’une rencontre entre la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Fouzi Lekjaâ, ministre délégué du Budget, incitant le secteur privé à régulariser sa situation auprès de la Direction des domaines. Cette initiative vise à résoudre divers dysfonctionnements, notamment les projets abandonnés, les occupations illégales ou encore les retards de paiement.
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La régularisation des terrains occupés sans autorisation est cruciale pour libérer ces ressources foncières et les affecter à des projets productifs, capables de générer de la valeur. De nombreux terrains restent inutilisés, tandis que plusieurs projets n’ont toujours pas vu le jour, réduisant ainsi le potentiel économique du pays. Cette initiative a été bien accueillie par les acteurs privés, conscients de l’urgence de respecter les engagements pris envers l’État, sous peine de sanctions. En 2024, la Direction des domaines a récupéré près de 800 hectares, désormais disponibles pour des projets d’envergure.
Une autre mesure importante pour améliorer la gestion foncière concerne la révision de la loi sur l’expropriation. Cette réforme, en préparation, a pour but de simplifier et d’assouplir les procédures d’expropriation tout en les rendant plus transparentes et équitables. Elle cherche à résoudre les contentieux judiciaires complexes, tout en équilibrant les droits des propriétaires et les nécessités des projets d’intérêt public. Ce changement devrait permettre une gestion plus rapide et plus efficace du foncier, indispensable pour les projets nationaux majeurs, comme ceux en préparation pour la Coupe du monde 2030.
À travers ces démarches, l’État marocain réaffirme son engagement à améliorer la gestion foncière et à soutenir les grands projets nationaux. En 2024, plus de 20.000 hectares ont été alloués à des projets d’investissement, dont une grande proportion dans le secteur agricole. Par ailleurs, la Direction des domaines a renforcé ses réserves foncières, ajoutant près d’un million d’hectares à son patrimoine. L’objectif est d’atteindre 1,5 million d’hectares d’ici 2025, assurant ainsi la disponibilité des terrains nécessaires à la croissance économique et à la réalisation des grands projets à venir.