le Maroc destination estivale phare pour les Français
À mesure que se dessinent les grandes tendances de la saison estivale 2025, un constat s’impose aux professionnels du secteur : le Maroc confirme sa suprématie sur le marché touristique français, reléguant la Tunisie, l’Espagne… et même l’Égypte au second plan.
Selon les dernières données de l’Observatoire des Entreprises du Voyage (EDV), 38 % des agences de voyages françaises placent désormais le royaume en tête de leurs ventes à l’international, devant la Tunisie (27 %) et l’Espagne (23 %). Un retournement symbolique, qui illustre autant la vigueur retrouvée du tourisme marocain que l’embellie diplomatique entre Paris et Rabat.
Chez les agences de voyages françaises, les brochures sur Marrakech, Agadir et Essaouira ont repris leur place en vitrine. Après des mois de tension politique ayant momentanément refroidi les échanges bilatéraux, le climat semble apaisé, précise la source. Le tourisme en récolte les premiers dividendes. L’embellie diplomatique entre la France et le Maroc, portée en partie par des signaux de convergence sur les dossiers africains et migratoires, a permis de relancer les flux touristiques, dopés par une connectivité aérienne redevenue fluide et une stabilité politique saluée par les opérateurs français.
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Mais le succès du Maroc ne s’explique pas seulement par des considérations géopolitiques. C’est aussi un triomphe de fond, construit sur la régularité de son offre touristique, sa montée en gamme hôtelière, et une stratégie de promotion renouvelée. Alors que l’Égypte, autrefois destination phare, subit les contrecoups d’une instabilité régionale et de tensions sociales internes, le Maroc offre aux vacanciers un équilibre recherché entre dépaysement maîtrisé et sécurité logistique. Cette combinaison continue de séduire, notamment une clientèle française en quête d’exotisme sans rupture totale.
Les chiffres traduisent cette dynamique. Bien que le nombre de départs en avril 2025 ait légèrement reculé de 2 % par rapport à la même période l’an dernier, la valeur des ventes grimpe de 7 %, portée par un panier moyen désormais évalué à 868 € – soit près de 9 550 dirhams Autrement dit, les Français partent peut-être moins nombreux, mais ils dépensent davantage, privilégiant des offres qualitatives et des destinations à forte valeur perçue. Le Maroc coche toutes les cases de cette exigence nouvelle.
En comparaison, les destinations européennes comme l’Italie (+20 % en valeur), la Grèce (+10 %) ou le Portugal (+9 %) enregistrent des performances honorables, sans pour autant menacer la domination marocaine. La Turquie, en léger regain (+6 %), et la République dominicaine (+20 %) tirent également leur épingle du jeu, mais restent en retrait sur le marché français, particulièrement dans les réservations estivales.
Dans ce paysage concurrentiel, la performance du Maroc revêt une dimension stratégique. Elle confirme la résilience d’un secteur qui, deux ans après les soubresauts post-Covid et les turbulences diplomatiques, retrouve son rôle de pilier économique. L’été 2025 s’annonce donc prometteur pour le tourisme marocain, qui, au-delà de sa fréquentation, entend capitaliser sur une montée en gamme et sur une politique d’attractivité régionale.
Reste une ombre au tableau : la tension sur les disponibilités pour les mois de juillet et août, qui pourrait ralentir l’élan observé. Le baromètre évoque un attentisme persistant chez une frange de voyageurs français, encore hésitants à réserver. Mais du côté marocain, les professionnels se disent prêts. En coulisses, les acteurs du tourisme affûtent leurs offres, anticipent les pics de demande, et entendent démontrer que le Maroc est plus que jamais la promesse tenue d’un été réussi.