Bruxelles désarme les illusions séparatistes d’Alger
Le constat est sans appel. En affirmant une nouvelle fois, vendredi, que « ni l’Union européenne ni aucun de ses États membres ne reconnaissent la RASD », le porte-parole du Service européen pour l’action extérieure a infligé un camouflet retentissant au Polisario et à son parrain algérien. Un revers diplomatique de plus pour un tandem qui s’arc-boute depuis un demi-siècle sur une fiction que le monde ne valide plus.
L’éclaircissement européen intervient alors qu’une réunion ministérielle UE-Union africaine est attendue mercredi à Bruxelles. Anticipant les manipulations algériennes, Bruxelles a tenu à désamorcer toute tentative d’exploitation politique. « La présence éventuelle de la RASD à cette réunion résulte exclusivement des procédures internes de l’Union africaine. Elle n’a aucune incidence sur la position constante de l’Union européenne », a précisé le porte-parole, renvoyant sèchement Alger à ses propres manœuvres diplomatiques stériles.
Cette mise au point, pourtant classique dans sa forme, sonne cette fois comme une sentence. Car elle s’inscrit dans un climat international de plus en plus favorable à la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et confirme l’effondrement de la stratégie algérienne sur tous les fronts.
Depuis deux ans, les revers s’enchaînent pour Alger et le Polisario. Équateur en octobre 2024, Panama en novembre, et une liste croissante d’États retirant leur reconnaissance d’une entité que plus personne ne prend au sérieux. Plus de 110 pays soutiennent désormais le plan marocain d’autonomie, dont deux membres permanents du Conseil de sécurité et 23 États membres de l’UE. Même Washington, par la voix de son secrétaire d’État, a enfoncé le clou en réaffirmant que la seule voie réaliste passe par l’autonomie sous souveraineté marocaine.
Les diplomates européens ne s’y trompent plus : le séparatisme sahraoui relève désormais de l’acharnement idéologique d’une Algérie en panne de solutions et de crédibilité. Pire encore, les récentes évaluations à huis clos du Conseil de sécurité ont brisé le dernier argumentaire militaire du Polisario. Le chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, a acté l’échec opérationnel total des milices séparatistes, incapables de menacer le Maroc ou de modifier le statu quo sur le terrain.
Derrière le rideau de propagande, la réalité est bien plus crue. Le Front Polisario, vestige d’une époque révolue, se résume aujourd’hui à une administration clanique, sans légitimité démocratique, confinée dans les camps de Tindouf. Des camps où des milliers de Sahraouis vivent toujours, selon les observateurs indépendants, sous le joug d’un contrôle total imposé par Alger, qui empêche depuis des années tout recensement par le HCR, en violation flagrante des résolutions onusiennes.
L’illusion d’une « république sahraouie » s’est depuis longtemps dissipée, ne survivant que grâce à l’agitation diplomatique d’Alger et à la complaisance de certains appareils de l’Union africaine. Mais même sur le continent, les lignes bougent. Le Maroc, fort d’une diplomatie proactive et d’un partenariat Sud-Sud assumé, est désormais perçu comme un acteur clé de la stabilité et du développement africain.
Une Algérie seule contre tous
En vérité, c’est l’Algérie qui apparaît aujourd’hui comme l’acteur le plus isolé du dossier. Tétanisée par ses propres échecs économiques, paralysée par un pouvoir militaire incapable de se réinventer, Alger s’enferme dans une posture de blocage qui la marginalise chaque jour un peu plus sur la scène internationale.
Le refus obstiné d’ouvrir les camps de Tindouf à un recensement transparent, les blocages systématiques des efforts onusiens, l’instrumentalisation de l’Union africaine : autant de postures qui lassent même les partenaires les plus indulgents. Pendant ce temps, le Maroc, lui, avance. Le Royaume multiplie les soutiens, étend ses partenariats économiques et s’apprête à célébrer, le 6 novembre prochain, le 50e anniversaire de la Marche verte avec une diplomatie confortée par des appuis qui n’ont jamais été aussi nombreux.
À New York, Omar Hilale, représentant permanent du Maroc à l’ONU, n’a pas manqué de souligner cet élan inédit. « Nous sommes à l’aube d’une solution définitive à ce conflit artificiel », a-t-il lancé, saluant la dynamique enclenchée par le soutien massif au plan marocain d’autonomie.
Face à ce basculement historique, Alger reste seule, crispée sur un discours qui n’a plus d’audience. Le temps joue désormais contre elle. Le Polisario, privé de légitimité, de stratégie et de reconnaissance, apparaît plus que jamais comme un instrument d’un régime algérien à bout de souffle.
Ce qui se joue aujourd’hui dépasse le simple dossier du Sahara. C’est toute la posture régionale de l’Algérie qui vacille, minée par son incapacité à proposer une vision constructive à ses voisins et à son propre peuple. Dans ce naufrage diplomatique, une chose est certaine : le Maroc avance, pendant que ses adversaires s’enlisent dans une impasse dont ils semblent incapables de sortir.