Comment devenir vraiment vous-même, d’après la neuroscience ?

Publié le 04 décembre 2024 à 7h30

Serait-il possible que Céline Dion se soit trompée ? La neuroscience affirme en tout cas qu’il est bel est bien possible de changer, notre cerveau ayant la capacité de s’adapter et d’évoluer. Si la personnalité est bien façonnée par certains facteurs génétiques, restent l’expérience, l’environnement, ou encore l’apprentissage, qui eux aussi dessinent qui nous sommes. 

Neuroplasticité et accompagnement thérapeutique

Changer de personnalité, ou du moins devenir une autre version de soi-même nécessite du travail. Cela serait d’abord rendu possible grâce à la neuroplasticité du cerveau, comme l’avance le neuroscientifique et rédacteur en chef de « Psyche », Christian Jarrett, dans son livre « Be Who You Want : Unlocking the Science of Personality Change ». Le cerveau réorganise ainsi les connexions neuronnales, en fonction de l’environnement par exemple, et permet ainsi la modification des schémas de pensée et de comportement. « La personnalité est un travail en cours de réalisation…. Vos dispositions génétiques peuvent vous faire préférer certaines stratégies à d’autres, mais elles ne vous limitent pas à une seule approche de la vie et des relations », résume l’auteur dans son ouvrage.  

Pour une étude menée en 2020 auprès de 900 personnes âgées de 19 à 82 ans, des chercheur·se·s de l’université de l’Arizona s’étaient intéressés à cette volonté de changement. Ils et elles avaient alors découvert qu’une majorité d’individus désiraient changer, mais « que l’accompagnement thérapeutique entraîne un changement de personnalité et de comportement », alors que « lorsque les individus sont livrés à eux-mêmes, le changement est moins probable ». Mettre en place de véritables stratégies, conscientisées et cohérentes, serait donc nécessaire pour travailler sur certains aspects de sa personnalité. Pour identifier quels traits de personnalité chacun·e souhaite accentuer ou atténuer, Christian Jarrett recommande d’entretenir un journal de gratitude. « Cela augmente l’humeur positive et réduit le stress. La personnalité découle du style de pensée, des motivations, des sentiments et des habitudes. Si vous vous occupez de ces éléments, vous vous changerez vous-même et vous changerez votre vie », promet-il. Certains circuits neuronaux étant activés ou modifiés, des nouvelles réponses et comportements peuvent se mettre en place, entraînant un changement, sinon de personnalité, au moins de tempérament. 

Contrôler son mode de vie, et non l’inverse

Comme dans les nombreuses recherches qui portent sur les changements de personnalités, Christian Jarrett se base dans son livre sur le concept des «  Big Five ». Cette théorie met en avant cinq traits de personnalités – l’ouverture, la conscience, l’extraversion, l’agréabilité et le névrosisme –, qui influencent la manière dont fonctionne le cerveau. « La personnalité peut sembler vague et purement descriptive, mais elle se reflète dans votre constitution biologique, jusqu’à la façon dont votre cerveau est structuré. Par exemple, les introvertis ne se contentent pas de préférer le calme et la tranquillité ; leur cerveau réagit de manière plus sensible aux bruits forts. Les traits de personnalité sont même liés au microbiome de l’estomac, les personnes névrosées ayant davantage de bactéries intestinales nocives », explique l’auteur. Modifier son mode de vie peut donc fondamentalement changer qui nous sommes, à condition de ne pas subir mais d’être dans l’action. « Nous ne sommes pas obligés d’être des observateurs passifs, attendant que les événements nous façonnent. De nouvelles recherches inspirantes montrent qu’avec la bonne attitude, suffisamment de dévouement et des techniques appropriées, nous pouvons littéralement choisir de changer notre personnalité à volonté », encourage Christian Jarrett, qui pousse à s’entourer des bonnes personnes, s’adonner à de nouveaux passe-temps, ou encore s’engager dans des projets significatifs. Il n’y a plus qu’à…