Santé

Chronophobie : quand la gestion du temps devient anxiogène


Être terrifié·e par l’idée du temps qui passe, devenir obsessionnel·le des horaires, ou avoir la sensation de toujours courir après le temps : la chronophobie désigne cette anxiété liée à l’inéluctable.

La chronophobie peut se manifester dans différentes situations, et sous différentes formes. Il peut par exemple s’agir d’un sentiment de syndrome de fomo, avec l’impression qu’on ne met pas assez à profit son temps libre, d’angoisse quand on pense au passé et à la manière dont nos enfants grandissent si vite, ou encore d’avoir besoin de prévoir, presque heure par heure, ce que nous allons faire lors de nos prochaines vacances. Palpitations, oppression, nausées, vertiges : les symptômes peuvent devenir physiques, comme lors d’une crise d’angoisse. Elle peut apparaître suite à un événement marquant et brutal, lié au côté implacable et incoercible de l’écoulement du temps. « Le problème n’est pas que le temps soit fini, c’est la perception du temps étant hors de votre contrôle qui crée cette relation négative », analyse Kevin Chapman, psychologue clinicien, dans Women’s Health. « Vous vous retrouvez dans un cercle vicieux de pensées anxieuses, en train de ruminer ce qui vous apparaît comme des moments gâchés – comme le fait de rester 10 minutes à attendre devant un café, par exemple – au point que cela interfère avec votre capacité à suivre votre routine habituelle », explique-t-il.

La chronophobie passagère

La chronophobie touche souvent les personnes qui ont peur de la mort, ou peur de vieillir, mais elle peut aussi être ponctuelle. À l’approche de vacances, d’un anniversaire, ou encore déclenchée par l’attente d’une personne en retard, ou d’un événement qui prend plus de temps que prévu : l’angoisse peut apparaître. « Les personnes qui mènent une vie très axée sur le sens qu’ils donnent aux choses ont tendance à avoir du mal à accepter l’idée de perdre du temps, que ce soit le leur ou celui des autres. Lorsque vous basez votre bonheur et votre réussite sur votre capacité à être utile, à ajouter de la valeur d’une manière ou d’une autre, vous vous sentez vulnérable quand vous vous contentez de regarder les secondes s’écouler », analyse le docteur Alex Lickerman. 

Les bonnes résolutions pour moins stresser 

Quand la chronophobie n’est pas pathologique, certains réflexes et habitudes peuvent aider à mieux la gérer. Kevin Chapman conseille d’abord de se concentrer sur le positif, en voyant tout ce que l’on a pu – ou pourra – accomplir en un temps imparti, plutôt que de se concentrer sur ce que l’on ne parviendra pas à réaliser. Il préconise aussi d’être plus réaliste au moment d’estimer le temps nécessaire pour telle ou telle tâche. On remplit donc moins sa to-do list, et on fait les choses mieux, en étant vraiment dans le moment présent. Il invite aussi à prendre du temps pour ne rien faire, pendant au moins 30 minutes. « Après avoir identifié un problème, on s’offre une période d’incubation, durant laquelle on fait quelque chose de totalement déconnecté et on arrête de réfléchir à l’enjeu. Pendant ces moments, notre inconscient bénéficie d’un espace pour trouver la solution », assure-t-il.  

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