Santé

Baby-blues et dépression post-partum : les différencier et les connaître


Le baby-blues et la dépression post-partum sont deux troubles, touchant très majoritairement les mères, qui suivent la naissance d’un enfant. Si l’un passe en quelques jours, la seconde est une pathologie à prendre au sérieux.

« C’est rien, ça va passer, c’est la fatigue ». Les bouleversements physiques, psychiques et hormonaux qui suivent l’accouchement ainsi que l’adaptation à la nouvelle vie avec un enfant ont très souvent un impact sur la santé mentale des mères. S’il ne faut pas s’inquiéter immédiatement, différencier le baby-blues et la dépression post-partum permet une meilleure prise en charge.

Le baby-blues, une baisse de moral passagère

Le baby-blues « touche une femme sur deux, apparaît en général 2 à 4 jours après l’accouchement et dure de quelques heures à quelques jours », indique Aude Caria, psychologue de formation et directrice de Psycom. Selon Ameli.fr, le site de l’Assurance maladie, il se manifeste par « de l’anxiété, une labilité émotionnelle, de l’irritabilité et des croyances inadaptées, comme la crainte de ne pas pouvoir s’occuper de son bébé. » Il est causé par tous les changements physiques, psychiques et hormonaux qui suivent l’accouchement et n’est pas considéré comme un état pathologique. Il passe avec « de l’accompagnement et de l’écoute notamment de l’entourage », indique Aude Caria.

La dépression post-partum, une pathologie reconnue

La dépression post-partum, « apparaît après le 6e jour et pour être considérée comme liée au post-partum, doit se manifester avant la 6e semaine du post-partum », selon la définition de l’Assurance Maladie. Elle peut durer plusieurs mois voire se prolonger au-delà d’un an. Au contraire du baby-blues, elle est reconnue comme une pathologie.

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« Ce trouble associe une tristesse intense et inexpliquée, une labilité émotionnelle, des troubles du sommeil, des croyances négatives avec un sentiment de culpabilité, une perte d’intérêt pour le nourrisson, une dépréciation de ses compétences maternelles, voire des idées suicidaires », indique l’Assurance maladie. Le suicide étant la première cause de mortalité maternelle en France (17 % des décès), selon les résultats d’une étude de Santé Publique et l’Inserm paru en avril 2024. Il est donc primordial de savoir la détecter pour proposer un suivi et la soigner. « La dépression post-partum peut toucher toutes les femmes, précise néanmoins Aude Caria. Et ne se manifeste pas qu’au premier enfant. »

Quel suivi pour une dépression post-partum ?

Le soin peut passer par un suivi psychologique ou psychiatrique, en fonction de la sévérité et de la durée des symptômes. Il est possible de consulter un psychologue en passant par le dispositif Mon Soutien Psy (lien). Si nécessaire, un suivi et un traitement médicamenteux peuvent être mis en place par un psychiatre. En cas de pensées suicidaires, il ne faut pas hésiter à contacter le 31 14, le numéro national de prévention du suicide. Des professionnels de santé, spécifiquement formés à l’écoute, pourront vous aider et vous orienter. Il est gratuit et accessible 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24 sur l’ensemble du territoire.

Comment prévenir la dépression post-partum ?

Il est conseillé de prévenir les risques dès la grossesse. Le site 1 000 Premiers Jours, dédié à la parentalité et conçu par Santé Publique France conseille, par exemple, de participer aux séances de préparation à la naissance et à la parentalité, de s’informer de manière générale sur le post-partum et l’arrivée du bébé et de communiquer au sein du couple ou de la famille. Certains facteurs peuvent augmenter le risque de dépression post-partum. Ainsi, il faut être particulièrement vigilant en cas d’antécédents de problèmes de santé mentale (chez soi ou dans la famille), de dépression chez l’autre parent, de sentiment d’être seul, isolé, avec un entourage peu ou pas présent, ou encore de conflits familiaux, comme une séparation.

La dépression post-partum est une maladie comme une autre, qui peut être soignée si elle est prise à temps. Il n’y a aucune honte à être touchée. Alors, si le besoin s’en fait sentir, il est primordial d’en parler autour de soi, à son médecin, ses proches, sa famille, un professionnel de santé ou à des associations de soutien à la parentalité.

En chiffres

Selon une enquête de Santé Publique France, en 2021, en France hexagonale, 16,7 % des femmes étaient touchées par une dépression post-partum avec une disparité régionale. 83,2 % des femmes présentant une dépression post-partum manifestent de l’anxiété et 23,8 % ont des pensées suicidaires.

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