Santé

Aider son amoureux à tout prix : comment le « syndrome du sauveur » nuit à la relation de couple


Faire passer les besoins de son conjoint avant les siens peut affecter la relation. ELLE vous dit tout sur le « syndrome du chevalier blanc », ou « syndrome du sauveur ».

Tenter de guérir les blessures émotionnelles de son conjoint est, a priori, un acte tout à fait louable. Néanmoins, consacrer toute son énergie à réparer ce qui est brisé chez son partenaire, lui venir en aide quel qu’en soit le prix, risque d’abîmer progressivement la relation. Dans un article de « Forbes », Mark Travers, un psychologue américain, lève le voile sur les rouages du « syndrome du chevalier blanc », ou « complexe du messie », plus communément appelé « syndrome du sauveur ». Dans le domaine amoureux, les comportements qui en découlent peuvent s’avérer destructeurs.

Lire aussi >>  Relation saine, relation toxique : comment les différencier ?

Qu’est-ce que le « syndrome du sauveur » ?

Le « syndrome du chevalier blanc », ou « syndrome du sauveur », désigne un besoin compulsif de sauver ou réparer les autres, au détriment de son propre bien-être. Les personnes qui en souffrent ont tendance à faire passer les besoins des autres avant les leurs. Si ce syndrome n’est pas reconnu par la médecine comme une maladie ou un trouble psychologique, derrière ce comportement se cache une faille narcissique à combler. « Peut-être que cela a commencé dans l’enfance, en grandissant avec un parent qui souffrait et que vous, trop jeune pour comprendre, êtes intervenu », écrit Mark Travers. « Peut-être [vos parents] comptaient-ils sur vous pour être leur ancre émotionnelle. On vous félicitait d’être “mature pour votre âge” et de prendre soin de choses comme aucun enfant ne devrait le faire. Mais au-delà de tout cela, vous portiez le poids de vérités non dites et de besoins non satisfaits, croyant tranquillement que votre valeur résidait dans la réparation, la sauvegarde et le sauvetage. »

Par ailleurs, les intentions ne sont pas toujours aussi limpides qu’elles n’y paraissent. Dans les colonnes de ELLE, Christèle Albaret, psychosociologue et autrice du livre « La charge émotionnelle, comment s’en libérer » (Éd. Larousse), faisait la différence entre le syndrome de l’infirmière et le syndrome du sauveur. Selon la thérapeute, si le premier pousse à aider les autres par pure empathie, le second incite à agir pour se sentir valorisé. Dans les deux cas, ce type de comportement risque de nuire à l’épanouissement du couple. 

Quand sauver son partenaire affecte la relation de couple 

Le syndrome du sauveur peut conduire à une « relation déséquilibrée », alerte Mark Travers, dans « Forbes ». Pour cause, se donner corps et âme à la réparation de l’autre peut entraîner de l’épuisement émotionnel, « tandis que votre partenaire peut devenir dépendant », souligne l’expert.

Sacrifier ses besoins en faveur de ceux des autres peut être lié au concept de « fusion identitaire ». C’est-à-dire une fusion de sa propre identité avec celle d’un autre. « Lorsque votre sens de l’identité repose sur le fait de sauver les autres, leurs difficultés deviennent les vôtres. Vous vous consacrez à résoudre leurs problèmes, souvent jusqu’à l’épuisement, indique le psychologue. Cette dynamique peut même vous amener à rechercher inconsciemment des partenaires qui ont visiblement besoin d’être sauvés, renforçant ainsi un cycle qui vous épuise émotionnellement et déséquilibre vos relations. »

« une implication excessive peut donner à votre partenaire le sentiment d’être mis à mal »

De plus, la frontière entre soutien et contrôle de l’autre est assez fine. En ayant pris l’habitude d’aider son partenaire, on peut être amené à le faire sans même que l’autre nous ait sollicité. « Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais une implication excessive peut donner à votre partenaire le sentiment d’être mis à mal, comme si son autonomie était éclipsée par votre besoin de le sauver », insiste Mark Travers. Au fur et à mesure de la relation, la personne secourue peut être amenée à s’éloigner. Par ailleurs, endosser ce rôle de héros peut impliquer des échanges relationnels toxiques entre le sauveur, la victime et le bourreau, modélisés par le psychologue Stephen Karpman en 1968, à travers le concept du « Triangle dramatique », rapporte Christèle Albaret. Pour sortir de ce schéma relationnel, Mark Travers recommande tout simplement de « faire confiance à votre partenaire pour surmonter ses propres difficultés ». Lui accorder cet espace vital ne sera que plus sain.

Continuer la lecture

Bouton retour en haut de la page