Agriculture africaine : attirer plus de financements pour l’adaptation
Le Maroc, au cœur de l’action de la FAO en Afrique, continue de plaider pour un meilleur accès au financement pour financer l’adaptabilité de l’agriculture africaine. Et ce, bientôt une décennie après le lancement dans le Royaume de l’initiative «Triple A».
L’agriculture replace le Maroc au cœur des grands enjeux africains. C’est dans ce cadre que le Royaume a continué d’accueillir, ces dernières années, de grands événements d’envergure continentale. C’est le cas, l’année dernière, de la 33e Conférence régionale pour l’Afrique de la FAO, à Rabat.
Lors de la 16e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), à Meknès, la grand-messe de l’agriculture marocaine, il a été question de faire le point sur l’évolution de l’initiative lancée par le Maroc en 2016, à savoir le «Triple A».
Cette initiative sur l’Adaptation de l’agriculture africaine (AAA) a ainsi réuni, lors du SIAM 2024, la quatrième réunion ministérielle. Une rencontre importante, marquée par la déclaration des responsables africains en charge de l’agriculture pour continuer dans la démarche de concrétiser le «Triple A».
Agriculture durable
Cette déclaration ministérielle intervient dans un contexte très opportun, à l’heure où le stress hydrique sévit dans une bonne partie des pays du continent, à commencer par le Maroc, qui vit sa septième année de sécheresse successive. C’est donc tout naturellement que la réunion ministérielle a affirmé l’«ambition commune et [la] vision partagée pour l’avenir de l’agriculture africaine face au défi climatique».
L’objectif est de favoriser «une agriculture moderne, durable et performante, qui nourrit les populations, crée des emplois, préserve les ressources naturelles et contribue à la prospérité du continent». Mais cela exige bien évidemment d’accorder les ressources nécessaires à la résilience et au développement de cette agriculture.
Voilà bientôt une décennie que l’on parle, mais le constat est que dans de nombreux pays africains, les stratégies de développement agricole peinent à atteindre leurs objectifs. Cela en raison d’une mauvaise déclinaison des politiques, ou encore des imprévus causés par le changement climatique, sans parler du manque de financement.
52,7 milliards de dollars
D’ailleurs, en parlant de ce financement, il faudra juste noter que les fonds réels de l’adaptation reçu par le continent n’étaient que de 11,4 milliards de dollars par an en 2019 et 2020, bien en deçà des 52,7 milliards de dollars annuels projetés nécessaires pour 2030.
Autant dire qu’il reste du chemin à parcourir, à moins que les pays africains ne cherchent d’autres moyens d’autonomie financière. Cette question de financement continue de se poser actuellement, à l’heure où le Maroc est au cœur des actions de la FAO sur le continent.
Abdellah Benahmed / Les Inspirations ÉCO