Laurent Saint-Martin à Rabat pour sceller l’alliance France-Maroc autour du Mondial 2030
C’est une séquence diplomatique et économique d’envergure que s’apprête à vivre le Royaume chérifien. Ce jeudi 24 avril, le ministre délégué français chargé du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Laurent Saint-Martin, effectuera une visite officielle au Maroc, dans un contexte de coopération bilatérale renforcée, nourrie par une dynamique diplomatique relancée depuis le déplacement d’État du président Emmanuel Macron à Rabat en octobre 2024.
Cette visite intervient à un moment charnière pour les deux pays, alors que les préparatifs de la Coupe du Monde 2030 — que le Maroc coorganisera aux côtés de l’Espagne et du Portugal — entrent dans une phase opérationnelle cruciale. Le Forum d’affaires « Coupe du Monde 2030 Maroc », qui se tiendra à Rabat en présence du ministre français, en sera l’un des jalons majeurs. À cette occasion, Laurent Saint-Martin donnera le coup d’envoi officiel du Comité franco-marocain de soutien à l’organisation de ce méga-événement sportif planétaire, cristallisant ainsi l’ambition partagée d’un partenariat tourné vers l’excellence logistique, infrastructurelle et organisationnelle.
Le ministre français sera accompagné d’une délégation d’une dizaine d’entreprises tricolores, venues valoriser le savoir-faire hexagonal dans les domaines de l’aménagement urbain, de la construction d’infrastructures sportives, de la gestion des flux touristiques ou encore des technologies événementielles. Autant de secteurs où la France souhaite s’inscrire comme un partenaire privilégié du Maroc dans l’organisation de cette Coupe du Monde.
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Au-delà de l’agenda sportif, cette visite revêt un caractère éminemment économique. Laurent Saint-Martin s’entretiendra avec plusieurs figures institutionnelles marocaines, à commencer par Mohamed El Kettani, coprésident du Club des chefs d’entreprises France-Maroc, acteur central du dialogue économique bilatéral. Il est également prévu qu’il rencontre Fouzi Lekjaa, ministre délégué chargé du Budget et président du Comité marocain de la Coupe du Monde 2030, ainsi que Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, et Karim Zidane, ministre chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques. Autant de discussions qui visent à explorer de nouvelles pistes de coopération, au moment où le Maroc attire de plus en plus d’investissements étrangers sur fond de réformes industrielles et de développement durable.
Dans la seconde partie de sa visite, le ministre français consacrera un temps important à la communauté française établie au Maroc. Des rencontres sont notamment prévues au lycée Descartes de Rabat, ainsi qu’à la Résidence du Consul général à Casablanca, où Laurent Saint-Martin échangera avec les élus consulaires et les représentants des Français de l’étranger. Ce volet, à la fois symbolique et politique, illustre la volonté de Paris de renforcer son soutien aux 60 000 ressortissants français vivant au Maroc, tout en consolidant les passerelles humaines qui structurent la relation entre les deux pays.
À Meknès, l’agriculture scelle un partenariat durable
Cette séquence diplomatique s’inscrit également dans le cadre d’un moment fort de la coopération bilatérale : la 17e édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), qui se tient à Meknès du 21 au 27 avril 2025. Invitée d’honneur, la France y déploie un imposant Pavillon de 400 m², réunissant près de cinquante exposants issus de toute la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire.
Sous le Hall International, les entreprises françaises présentent une vitrine technologique à la hauteur des enjeux agricoles du XXIe siècle : génétique animale de pointe, irrigation de précision, agriculture biologique, semences certifiées, infrastructures logistiques modernes… Le partenariat agricole franco-marocain se trouve ainsi consolidé autour d’objectifs communs : résilience climatique, innovation durable et souveraineté alimentaire.
Au-delà des stands, c’est tout un symbole qui se joue à Meknès. Celui d’une alliance agricole fondée sur la complémentarité, l’expertise partagée et l’ancrage territorial. Une alliance qui reflète, à plus grande échelle, le renouveau d’une relation bilatérale que les deux capitales veulent ambitieuse, équilibrée et tournée vers l’avenir.