8 termes du langage amoureux moderne décryptés par une linguiste
Si l’approche de la Saint-Valentin vous déprime, sachez qu’il y a quelqu’un d’encore plus déprimé que vous. Mais qui ça ? Votre vieil ami d’enfance, éternel célibataire, qui ne comprend pas pourquoi il ne rencontre jamais personne ? Votre collègue de bureau que son conjoint a quittée du jour au lendemain, alors qu’elle était sur le point d’acheter un appart avec lui et qu’ils parlaient mariage et bébé ? Balzac, qui aurait (dit-on) déclaré « En amour, il y en a toujours un qui souffre et l’autre qui s’ennuie » ? Peut-être, mais je pensais à Roland Barthes, écrivain et critique littéraire, et à son livre « Fragments d’un discours amoureux », paru en 1977. Comme l’indique le titre, le livre est composé de « fragments » avec des entrées qui développent les sentiments du sujet amoureux : « C’est donc un amoureux qui parle et qui dit. » Vous ne voyez peut-être pas ce qu’il y a de déprimant.
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Sauf que, selon Barthes, l’amoureux est caractérisé par sa solitude et ne peut vraiment parler qu’à lui-même : « Suis-je amoureux ? – Oui, puisque j’attends. L’autre, lui, n’attend jamais. » L’ambiance désabusée se confirme quand on voit le choix des entrées du livre, par exemple « Catastrophe », « Errance », « Jaloux », « S’abîmer », et leurs définitions ! Pour « Errance », c’est : « Bien que